Kosovo : le jour de l'indépendance
Cela fait des années qu'ils attendent cela : les Kosovars ont connu deux ans de guerre avec les Serbes, puis huit ans d'administration de l'ONU. Encore quelques heures, et ce vieux rêve d'indépendance sera réalité.
Le Premier ministre du Kosovo Hashim Thaçi a annoncé ce matin la convocation d'une session extraordinaire du Parlement pour voter la déclaration d'indépendance de la province serbe.
«Je dois vous informer que j'ai le plaisir et l'honneur et la
responsabilité, d'avoir, il y a quelques minutes, demandé une
session extraordinaire du Parlement. A l'agenda, il y
a la déclaration d'indépendance.»
Le Premier ministre Hashim Thaçi, ancien leader de l'UCK (l'Armée de Libération du Kosovo), l'a annoncé hier : ce dimanche sera "un grand jour, un jour historique, un jour de
grâce", qui verra l'aboutissement "de l'engagement de l'Etat pour l'exécution de la volonté des citoyens du Kosovo".
Immédiatement après cette déclaration et jusque tard dans la nuit, des milliers d'habitants de la capitale, Pristina, sont descendus dans les rues pour commencer à célébrer la date historique du 17 février.
Pour éviter tout débordement, le gouvernement a fait publier et distribuer des tracts appelant à fêter ce jour "avec dignité pour que le Kosovo commence bien" sa nouvelle vie indépendante.
Mais pour la minorité serbe du Kosovo, cette journée sera vécue comme une journée de deuil.
La minorité serbe de la province a menacé de faire sécession, et la Serbie ainsi que la Russie ont fait connaître leur ferme opposition à cette indépendance. Le Président serbe Boris Tadic, qui vient d'être réélu, a dit lors de sa prestation de serment qu'il n'abandonnerait "jamais la lutte pour notre Kosovo".
_ En revanche, les Etats-Unis et plusieurs pays de l'Union Européenne (dont la France) devraient reconnaître rapidement le nouvel Etat. Le président américain George W. Bush a d'ailleurs déclaré ce dimanche qu'il soutenait une indépendance du Kosovo sous supervision internationale.
Une mission européenne baptisée Eulex est chargée d'accompagner ses premiers pas. La force de l'OTAN au Kosovo (KFOR) reste chargée du maintien de la paix... pour l'instant.
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