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JO de Sotchi : la Russie accepte d'accueillir des homosexuels, mais…

Une loi promulguée en juin pourrait conduire à l'expulsion de sportifs et de spectateurs se livrant à une "propagande de l'homosexualité" lors des Jeux d'hiver de 2014.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une manifestante proteste contre une nouvelle loi russe punissant la "propagande de l'homosexualité", le 31 juillet 2013, à New York (Etats-Unis). (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Bienvenue en Russie – mais sous certaines conditions. Les sportifs homosexuels pourront participer aux Jeux olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, mais ils devront "respecter" la nouvelle loi russe qui interdit "la propagande de l'homosexualité", a affirmé, jeudi 1er août, le ministre russe des Sports. A six mois du début de la compétition, francetv info fait le point sur la polémique en cours.

Que dit la loi ?

Le président russe, Vladimir Poutine, a promulgué en juin une loi punissant tout acte de "propagande" homosexuelle devant des mineurs. Tout citoyen russe qui ne la respecterait pas risque de 4 000 à 5 000 roubles d'amende (100 à 125 euros), mais les contours de la législation restent flous. Les étrangers encourent, eux, une amende pouvant aller jusqu'à 100 000 roubles (2 300 euros), ainsi qu'une détention de 15 jours et une expulsion du pays. Fin juillet, quatre Néerlandais reconnus coupables de "propagande homosexuelle" ont été condamnés à verser chacun une amende de 3 000 roubles (70 euros) assortie d'une interdiction de territoire.

S'appliquera-t-elle pendant les JO d'hiver ?

"Un sportif qui vient dans un pays étranger doit respecter ses lois, a prévenu, jeudi 1er août, le ministre russe des Sports, Vitali Moutko. Personne n'interdit aux sportifs qui ont une orientation sexuelle non traditionnelle de venir à Sotchi, mais s'ils sortent dans la rue pour en faire la propagande, ils devront en répondre." La semaine précédente, des responsables russes avaient pourtant affirmé au Comité international olympique, qui suit le dossier de près, que la loi "ne s'appliquerait pas à ceux assistant ou participant aux JO", précise le site américain BuzzFeed.

Comment cette loi est-elle accueillie ?

La controverse prend une ampleur mondiale, certains défenseurs de la cause LGBT (lesbienne-gay-bi-trans) appelant à boycotter la compétition ou, au contraire, à s'en servir comme tribune politique. La chancelière allemande Angela Merkel a demandé à Moscou de renoncer à son projet, tandis que l'ambassadeur américain en Russie a parlé d'une loi "discriminatoire et intolérante". Parmi les athlètes, un patineur de vitesse néo-zélandais a confié à ESPN (en anglais) son intention de porter un badge arc-en-ciel lors de la compétition, symbole de la communauté homosexuelle, quitte à s'attirer des ennuis judiciaires.

En Russie, la loi serait soutenue par 67% de la population, selon un sondage réalisé en début d'année et cité par Géopolis. Un tiers des sondés considère même que l'homosexualité est une maladie qu'il faut soigner. Les responsables russes emploient rarement les termes "gay" et "homosexuel", préférant la formule "orientation sexuelle non traditionnelle". En Russie, l'homosexualité a été considérée comme un crime jusqu'en 1993 et comme une maladie mentale jusqu'en 1999 (1982 pour la France).

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