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Italie : l'armée déployée dans les rues pour épauler la police

Le gouvernement italien a fait appel à l'armée pour épauler la police dans son combat contre la criminalité, contre l'immigration clandestine et pour protéger les sites touristiques face à de possibles attentats.
Article rédigé par franceinfo
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Le décret a été signé par le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Défense. A partir de la semaine prochaine, 4.000 soldats seront déployés dans les rues italiennes pour une durée d'au moins six mois: 3.000 hommes patrouilleront dans les grandes villes du pays et les lieux sensibles, pouvant être considérés comme des "cibles stratégiques" à Rome, Milan, Naples ou Palerme ; 1.000 autres hommes seront affectés à la surveillance des centres de détention d'immigrés illégaux du pays, situés principalement dans les régions du Sud.

"Cela prouve que nous sommes déterminés à faire en sorte que les citoyens n'aient plus peur", a déclaré Ignazio La Russa, ministre de la Défense. L'opposition a immédiatement dénoncé un effet d'annonce, accusant Silvio Berlusconi d'exagérer le problème de la criminalité en Italie. L'opposition a également attiré l'attention sur le fait qu'une telle initiative pourrait ternir l'image du pays à l'étranger et effrayer les touristes.

Le déploiement de ce "plan Vigipirate" à l'italienne fait suite à une série de mesures prises ces dernières semaines par le gouvernement sur le thème de l'immigration. Certaines, comme le recensement de toutes les personnes d'origine rom, ont suscité la polémique.

A Strasbourg, le commissaire aux droits de l'homme au Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg, a remis un rapport dans lequel il exprime son inquiétude concernant "une tendance au racisme et à la xénophobie en Italie, qui vise principalement les Roms, les Sintis et tous les autres immigrés originaires de l'UE ou d'autres pays".

Le déploiement de l'armée italienne dans les villes n'a connu qu'un seul précédent : en 1992, après les attentats mafieux qui avaient coûté la vie aux juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, le gouvernement avait envoyé les soldats dans les rues des principales agglomérations de Sicile. L'opération, baptisée "Vêpres siciliennes", avait duré de juillet 1992 à juillet 1998.

Anne Jocteur Monrozier, avec agences

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