Italie : des baisses d'impôts, et la suppression du Sénat
"On n'a jamais vu un ensemble de réformes aussi important" : comme on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, c'est le commentaire que Matteo Renzi a lui-même fait des mesures qu'il venait de présenter à la foule de journalistes, venue voir ce que, concrètement, le nouveau président du Conseil italien, avait prévu. Et celle-ci n'a pas été déçue...
Réformes politiques
Matteo Renzi s'est d'abord félicité de l'adoption, par la Chambre des députés, d'une réforme de la loi électorale, qui devrait assurer un peu plus de stabilité au pays. "Il n'y aura plus de gouvernements de grande coalition, les gouvernements dureront cinq ans, et il n'y aura plus de chantage des micro-partis" . La réforme prévoit, pour tout parti qui dépasse 37% des suffrages, une prime qui lui assure la majorité à la Chambre.
D'ici deux semaines, Renzi déposera un projet de loi pour abolir le Sénat - sous sa forme actuelle. Le nouveau Sénat deviendra une simple assemblée des régions, qui n'aura plus pouvoir de voter la confiance du gouvernement, ni de voter une loi. "315 salaires de sénateurs seront supprimés" .
Réformes économiques
Mais la mesure-phare, annoncée par le président du Conseil, concerne le porte-monnaie des contribuables les plus modestes : 10 milliards de baisses d'impôts, pour les 10 millions d'Italiens qui gagnent moins de 1.500 euros net par mois. Ceux-ci récupèreront, en fait, dès le 1er mai, 1.000 euros de plus par an (ou 80 euros par mois).
Les entreprises ne sont pas oubliées : la taxe professionnelle baissera de 10% à partir du 1er mai.
"Le financement est intégralement planifié" , a rassuré Matteo Renzi. Ainsi, la baisse de la taxe professionnelle sera financée par la hausse de la taxe sur les instruments financiers, qui passe de 20 à 26%.
Réformes de l'emploi
Alors que l'Italie a l'un des taux de chômage les plus importants en Europe (12,9%), et que celui des 15-24 ans atteint des sommets (42,4%), le gouvernement réorganise le système des aides sociales. L'indemnité chômage sera généralisée, les CDD pourront être prolongés jusqu'à trois ans (un an aujourd'hui), et l'apprentissage sera encouragé.
Enfin, l'école n'est pas oubliée : 3,5 milliards d'euros seront dépensés pour rénover des écoles, dont beaucoup sont en mauvais état. "L'école est l'endroit d'où on doit collectivement repartir pour sortir de la crise" .
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