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"Il n’y a plus d’État de droit, certains citoyens se sentent menacés" : à Varsovie, les Polonais marchent pour la liberté

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté, samedi, à l’appel des deux principaux partis libéraux d’opposition. Ils exigent que l’actuel gouvernement conservateur du PiS cesse sa politique autoritaire et respecte les recommandations de l’Union européenne.

Article rédigé par Damien Simonart
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Une manifestante avec le drapeau de l'Union européenne et de la Pologne lors de la Marche de la liberté à Varsovie, le 12 mai 2018. (JANEK SKARZYNSKI / AFP)

Des milliers de drapeaux polonais et européens ont envahi le centre de Varsovie, samedi 12 mai, pour la Marche de la liberté. Une fois n'est pas coutume depuis l'arrivée du parti conservateur Droit et justice (PiS) au pouvoir en Pologne. Les manifestants sont venus déclarer leur amour à l'Union européenne à l'appel des deux principaux partis libéraux d'opposition et exiger que l’actuel gouvernement cesse sa politique autoritaire et respecte les recommandations de l’Union européenne.

Nous voulons être libres et vivre dans un pays démocratique et ça c’est menacé.

Bozena

Parmi les manifestants, Bozena n'est pas rassurée. Cette habitante de Varsovie explique que le "tribunal constitutionnel est dévasté". Selon elle, "il n'y a plus d'État de droit, certains citoyens se sentent menacés... Nous avons déjà connu cela par le passé".

La question budgétaire

Si les droits des citoyens polonais ont fait l'objet de revendications, le prochain budget européen faisait aussi partie des vives inquiétudes chez les manifestants. Sur la période 2014-2020, la Pologne est le pays qui reçoit le plus de fonds européens. Il s'agit d'un facteur essentiel dans la croissance ininterrompue du pays depuis la chute du communisme. L'inflexibilité du gouvernement conservateur face aux exigences de Bruxelles "est une situation très inquiétante", aux yeux de Tomasz.

"La voix de la Pologne n’est plus du tout prise au sérieux au sein de l’Union" européenne regrette Tomasz. Ce quadragénaire est inquiet de voir que "la Pologne recevra moins d'argent, car elle ne respecte pas les standards de l'État droit". Que ce soit sur la scène nationale ou européenne, la liste des mécontents du gouvernement polonais s’allonge. Mais dans les sondages, le parti PiS continue de caracoler en tête.

La Marche pour la liberté des Polonais - Reportage de Damien Simonart

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