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Hongrie : la philosophe Agnès Heller, engagée contre la politique du Premier ministre Viktor Orban, est morte à 90 ans

Agnès Heller a fait partie d'un groupe d'intellectuels étrangers invités à l'Elysée par Emmanuel Macron, quelques jours avant les élections européennes, pour marquer leur engagement contre la montée des nationalismes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La philosphe Agnès Heller à l'Elysée, le 21 mai 2019. (LUDOVIC MARIN / AFP)

C'était une figure de la scène intellectuelle. La philosophe hongroise Agnès Heller, dissidente du régime communiste en Hongrie puis engagée ces dernières années contre la politique du Premier ministre Viktor Orban, est morte à 90 ans, vendredi 19 juillet. L'annonce a été faite par un communiqué de l'Académie hongroise des sciences (MTA) dont elle était membre. Selon le média hongrois 444.hu, Agnès Heller n'est pas revenue d'une baignade dans le lac Balaton.

Agnès Heller était au palais de l'Elysée quelques jours avant les élections européennes du mois de mai. Elle avait été invitée par le président français Emmanuel Macron pour marquer un engagement contre la montée des nationalismes, avec d'autres philosophes, comme Bernard-Henri Lévy, qui lui rend hommage sur Twitter.

De retour en 2000 en Hongrie après un long exil

Née le 12 mai 1929 à Budapest, Agnès Heller a été l'élève d'un des principaux penseurs hongrois du XXe siècle, le philosophe marxiste Georg Lukacs (1885-1971). Elle était elle-même devenue une des principales animatrices de "l'école de Budapest", courant critique du socialisme hongrois qui s'est développé après l'insurrection de 1956 dans la capitale hongroise écrasée par les troupes soviétiques.

Considérée comme dissidente, cette fille d'une famille juive, dont le père est mort déporté à Auschwitz, a été pourchassée par le régime communiste dans les années 1970. Elle s'est exilée pour enseigner en Australie et à New York où elle occupa la chaire d'Hannah Arendt.

Rentrée en Hongrie dans les années 2000, cette petite femme aux cheveux courts était devenue une figure de l'opposition intellectuelle au pouvoir du national-conservateur Viktor Orban. Le gouvernement du Premier ministre a d'ailleurs multiplié les campagnes de dénigrement à son encontre. Elle avait donné de nombreuses interviews à la presse internationale pour témoigner de son inquiétude face à ce qu'elle qualifiait de régression des libertés démocratiques en Hongrie.

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