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Grèce, Sicile, Thalys: l’espace Schengen en question

Thalys, migrants syriens, Hongrie, on ne parle que de lui :l’espace Schengen. Il désigne une zone de libre circulation des personnes dans les pays signataires de l’accord. Dans le contexte actuel de migration massive et de menace terroriste, l’espace Schengen est accusé de tous les maux.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un batiment de la Guardia de Finanza italienne arrive au port de Catane en  Sicile. (AFP/Alberto Pizzoli)

Quels sont les pays membres?
Au 1er juillet 2013, 26 Etats ont signé l’accord de Schengen. Tous ne sont pas membres de l’Union européenne, et tous les membres de l’UE ne participent pas à Schengen. Ainsi la Suisse, non membre participe à l’espace, tandis que le Royaume-Uni est absent (tout comme l’Irlande).
 
D’autres pays ont été recalés comme la Bulgarie et la Roumanie. Leur adhésion, prévue en 2011, a été repoussée par la France et l’Allemagne qui considèrent que ces pays ne sont pas encore au niveau pour la lutte contre la corruption ou pour le contrôle de leurs frontières.
 
Pourquoi le nom de Schengen ?
C’est la localité luxembourgeoise où le traité a été signé le 14 juin 1985. Il fallu attendre dix ans avant son entrée en vigueur, tant les oppositions étaient fortes.
 
Les principes de  base
C’est la liberté de circulation des personnes, qu’elles soient membre de l’Union européenne ou d’un pays tiers. L’espace est constitué par l’ensemble du territoire des pays signataires. Il n’y a donc plus de contrôle a priori lors des passages des frontières, que ce soit par voie terrestre, aérienne ou maritime. Nul besoin de passeport. En revanche, douane et police maintiennent les contrôles volants.
 
Renforcement des contrôles aux frontières
Théoriquement, les frontières de l’espace deviennent hermétiques. La coopération policière et judiciaire s’élabore notamment autour du SIS (système d’information Schengen), un fichier commun fournissant le signalement des personnes recherchées. Des règles communes pour entrer dans l’espace sont instaurées, c’est le fameux visa Schengen. Le traitement des demandes d’asile est également uniformisé.
 
Peut-on  rétablir les contrôles ?
Un Etat peut rétablir les contrôles à ses frontières, s’il considère que sa sécurité intérieure est menacée. Ce fut le cas en France après les attentats de 1995, et en Allemagne lors de la coupe du monde de football en 2006.

Schengen ou Dublin III ?
L’arrivée de migrants aux portes de l’espace Schengen est un point de friction récurent entre les Etats membres. Dès 2011, France et Italie s’affrontaient sur la gestion des migrants venus de Libye. Aujourd’hui, Italie et Grèce demandent que les autres membres de l’Union les aident dans la gestion des migrants.
 
Car l’accueil des demandeurs d’asile est régi par le règlement dit «Dublin III». Il prévoit que la demande du migrant est étudié dans le pays où il a accédé à l’espace Schengen. Ainsi théoriquement, la Grèce doit gérer l’arrivée des 130.000 migrants sur son sol au cours des sept premiers mois de l’année.
 
Si cette situation n’est pas lié directement au traité de Schengen, c’est son esprit qui génère cette pression. Et aujourd’hui, les pays aux premières loges cherchent à partager la gestion de cette migration.

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