Grèce : réunion de l'Eurogroupe dimanche
Mis à jour à 17h35
La “survie de la nation est notre ligne rouge”, c'est “ce qui prime” dans les négociations avec l'UE et le FMI. C’est le Premier ministre grec qui l’a dit devant les députés au Parlement.
_ Pour George Papandréou, “les mesures économiques que nous devons prendre sont nécessaires pour la protection de notre pays, pour notre survie, pour notre avenir, afin que nous puissions rester debout”.
Une thérapie de choc
Mais pour espérer sans sortir, les Grecs vont devoir affronter des mesures qui vont radicalement changer leur vie :
- suppression des 13ème et 14ème mois dans le secteur public
- réduction des pensions
- un relèvement de l'âge moyen de la retraite qui passerait de 53 ans à 67 ans
- augmentation des taxes sur le carburant, les boissons, les cigarettes
- augmentation de la TVA de deux points
- gel des salaires pour trois ans dans le public et le privé
-
réduction des salaires des fonctionnaires.
Cette thérapie de choc sans précédent au sein de la zone euro, vise à ramener le déficit public grec d'environ 14% du PIB en 2009 aux alentours de 4% fin 2011.
Ce nouveau plan pourrait représenter des économies allant
jusqu'à 25 milliards d'euros sur deux ans, s'ajoute à un premier programme de rigueur visant à économiser 4,8 milliards d'euros en 2010.La population inquiète
Les syndicats ont appelé à une série de grèves dans les jours qui viennent.
Une grande journée d’action est prévue le 5 mai.
Les examens d’entrée dans les universités pourraient aussi être perturbés le 14 mai.
Hier soir, la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui protestaient devant le ministère grec des Finances.
“C'est une catastrophe ! Le gouvernement a franchi la ligne jaune”, juge Despina Spanou, membre du conseil du syndicat ADEDY de la fonction publique. “Nous ne pouvons vivre de cette manière. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour combattre ces mesures, parce que c'est une bataille pour notre survie”._ L'aide qui doit normalement être débloquée par la communauté internationale se monte à 45 milliards d'euros pour la première année (30 de la zone euro et 15 du FMI).
Elle pourrait également inclure des engagements des banques._ Le chef de file du groupe des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a convoqué une réunion de l'Eurogroupe dimanche à Bruxelles afin de discuter de la validation du programme d'aide à la Grèce. Mais le feu vert au versement concret des prêts pourrait être décidé ultérieurement , lors d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro. Il pourrait avoir lieu entre le 7 et le 10 mai.
_ Nicolas Sarkozy présidera demain matin une réunion de travail interministérielle sur le plan de soutien à la Grèce et la situation des marchés financiers.
Mikaël Roparz
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.