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Grèce : à Idomeni, des réfugiés "à la limite de leur espoir"

A Idomeni en Grèce, le nombre de réfugiés a doublé en quelques jours. Ils sont près de 10.000 à se masser près de la frontière avec la Macédoine, maintenant fermée.
Article rédigé par Antoine Giniaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Dans l'attente d'une aide européenne, la Grèce doit gérer l'arrive massive de réfugiés à Idomeni, près de la fontière macédonienne © Reuters / Marko Djurica)

Des organisations humanitaires alertent sur la situation extrêment tendue à Idomeni, en Grèce. A côté de la voie ferrée, les réfugiés qui espèrent rentrer en Macédoine continuent d’affluer, malgré les restrictions imposées par Skopje. Plus de 9.000 personnes sont entassées derrière les grillages, dans un camp prévu initialement pour moins de 2.000 personnes.

Le reportage d'Antoine Giniaux à Idomeni, à la frontière entre la Grèce et la Macédoine, où le nombre de réfugiés a doublé en quelques jours

"Une crise humanitaire"

Derrière les barbelés, dans la boue, Piman se frotte les mains pour se réchauffer. Elle est arrivée ici il y a dix  jours, après avoir quitté la Syrie avec son mari et leurs trois enfants. La famille vit dans une petite tente, trop petite pour vivre et dormir, dit-elle, ajoutant qu'il y a des files d'attente partout : "Vous voyez la queue qu’il y a pour la nourriture. On n’a pas pu rester parce que ça nous aurait pris une ou deux heures".

"Parfois il y a des attaques. Les gens se battent pour des lits, pour de la nourriture, de l’eau, pour tout, même pour aller aux toilettes."

Depuis dimanche, la frontière est totalement fermée. Mais les réfugiés notamment irakiens et syriens continuent d’arriver massivement.  Ce sont essentiellement des familles, avec de très jeunes enfants détaille Jean-Nicolas Dangelser, logisticien, dans l’équipe de Médecins sans frontières (MSF). "Vendredi, on était à 4.000 personnes. Actuellement, entre 9.000 et 10.000 personnes sont présentes".

"On est vraiment au bord, voire même déjà dans une crise humanitaire" 

La tension reste permanente. Elle est liée à "l’anxiété, à des gens à la limite de leur espoir " explique ce membre de MSF. Un train de marchandises s’approche de la frontière. Piman regarde le convoi s’éloigner : "Je voudrais juste qu’on puisse se glisser quelque part  dans les bagages" dit-elle, "dans le train, sous le train, juste qu’on nous laisse partir, vers n’importe quel endroit".

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