Gibraltar : l'Espagne décidée à défendre "ses intérêts" face aux Britanniques
A l'origine de ce regain de tension, la décision des autorités britanniques de Gibraltar, fin juillet, de construire un récif artificiel en béton dans la Méditerranée.
Espagne et Royaume-Uni continuent de s'écharper sur la question de Gibraltar, territoire britannique dans l'extrême sud de l'Espagne, revendiqué par cette dernière. Alors que la tension s'accroît, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a mis en garde Londres, vendredi 9 août : "Nous prendrons les mesures légales et proportionnées pour défendre les intérêts des Espagnols", a-t-il déclaré après un entretien avec le roi Juan Carlos sur ce sujet, à Palma de Majorque, aux Baléares.
A l'origine de ce regain de crispation, la décision des autorités britanniques de Gibraltar, fin juillet, de construire un récif artificiel en béton dans la Méditerranée. Elles entendent ainsi limiter le champ d'action des pêcheurs espagnols, qu'elles accusent d'incursions dans leurs eaux. Ce qui a eu le don d'agacer Madrid.
Comment les deux Etats montrent-ils les muscles ?
L'Espagne multiplie les contrôles à la frontière
Dimanche, le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Garcia-Margallo, a menacé de réagir en utilisant la frontière, élément sur lequel l'Espagne a une emprise. Il a notamment brandi l'arme d'un droit de péage de 50 euros, pour entrer ou pour sortir de Gibraltar.
Les autorités espagnoles ont également multiplié les contrôles à la frontière entre l'Espagne et le petit territoire britannique, provoquant d'importants bouchons. Pour le Royaume-Uni, aucun doute : il s'agit de représailles.
La Royal Navy appelée pour des exercices dans le détroit
Des bateaux de guerre de la flotte britannique, la Royal Navy, vont être envoyés pour des exercices en Méditerranée, a rapporté vendredi le site du Mirror (lien en anglais). Cette décision, présentée comme antérieure à la polémique par les autorités britanniques, indique cependant que ces dernières ont l'intention de montrer leur attachement au rocher de la discorde, analyse le site du quotidien.
"Gibraltar bénéficie d'une longue et solide relation avec la Royal Navy, s'est félicité Fabian Picardo, chef du Parlement de Gibraltar. Nous serons ravis d'accueillir à nouveau sur le rocher le navire de guerre 'HMS Westminster' et les navires qui l'accompagnent."
La discussion, puis les menaces
Les deux pays ont bien tenté de trouver un terrain d'entente : mercredi, les chefs des diplomaties espagnole et britannique ont décidé de créer des groupes de travail afin de "résoudre" la situation. Ce qui n'a pas empêché Mariano Rajoy de brandir la menace des "mesures légales" deux jours plus tard.
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