Géorgie : Saakachvili en tête mais un deuxième tour possible
Plusieurs milliers de partisans du principal candidat de l'opposition Levan
Gatchetchiladzé ont répondu à son appel et manifesté pour clamer leur victoire. L'ambiance est d'autant plus confuse que le dépouillement prend plus de temps que prévu.
Du même avis, les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe (OSCE) qui ont estimé leur part que
l'élection avait offert une réelle "concurrence" entre les
candidats, malgré des "lacunes", et était dès lors "valide".
Le pari semble donc réussi. Mikhaïl Saakachvili avait convoqué cette élection présidentielle anticipée pour restaurer son pouvoir et son crédit démocratique en Géorgie. Avec un score de 52.2% selon les premières estimations, il serait sur le point d'être réélu dès le premier tour. Loin devant son adversaire Levan Gachechiladzé, qui obtiendrait lui 28,5% des voix. La marge d'erreur est de plus ou moins deux points de pourcentage.
Le camp de Mikhaïl Saakachvili s'est tout de suite félicité d'une victoire "claire". Selon le porte-parole du président-candidat, "ce sont des résultats préliminaires (...) mais cela indique clairement que l'élection a été un succès et que le prochain
président de Géorgie est Mikhaïl Saakachvili".
Une image de démocrate écornée
La Géorgie semble donc avoir choisi de faire une nouvelle fois confiance à Mikhaïl Saakachvili, le héros de la "révolution des roses" de 2003. Celui qui était en tête des manifestations qui ont contraint le président Edouard Chevardnadzé à quitter le pouvoir. Celui qui a ouvert la porte aux réformes démocratiques dans l'ex-République soviétique et qui l'a ancré à l'Ouest.
Mais le prestige de Mikhaïl Saakachvili, immense sur la scène nationale comme internationale, a depuis beaucoup pâli. A l'approche de la présidentielle, il a été accusé de museler ses détracteurs. Il a notamment suscité la consternation de ses soutiens occidentaux en faisant intervenir les forces de l'ordre et en fermant la chaîne de télévision d'opposition pendant les manifestations de novembre.
Sa politique économique a aussi été très constestée. Ses réformes libérales ont attiré les investisseurs étrangers et fait grimper la croissance annuelle jusqu'à une moyenne de 9 à 12%. Mais le revers de la médaille, c'est une inflation très élevée, une augmentation des tarifs des services publics et un fort chômage, qui laissent tout un pan de la population à l'écart de la croissance.
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