Géorgie : la Russie campe sur sa <I>"ligne dure"</I>
Condoleeza Rice, chef de la diplomatie américaine, sera de nouveau en Europe demain pour rencontrer ses alliés de l'OTAN. Le secrétaire général de l'organisation Jaap de Hoop Scheffer a multiplié les appels pour parvenir à un consensus, avant la réunion extraordinaire de demain à Bruxelles consacrée à la crise russo-géorgienne. Les alliés devraient y réitérer "leur entier soutien à l'intégrité territoriale de la Géorgie", ainsi qu'à l'accord de paix en six points accepté par Tbilissi et Moscou. A l'odre du jour, également, la confirmation de leur volonté d'intégrer un jour la Géorgie au sein de l'OTAN, demande formulée lors d'un Sommet à Bucarest en avril.
L'Allemagne, par Angela Merkel, la France, par Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner, et les Etats-Unis par Condoleeza Rice, ont clairement fait comprendre aux autorités russes ces dernières heures que le non-respect de leur engagement à se retirer de Géorgie appellerait, forcément, des mesures de rétorsion.
Ce changement de ton des occidentaux vis-à-vis de la Russie depuis les évènements de Géorgie ne peut que réconforter les Européens de l'Est. Les nouveaux entrants au sein de l'Union Européenne, dont les Baltes et les Polonais, la réclamaient depuis longtemps.
"On fait ce qu'on veut"
Réplique immédiate de Dmitri Medvedev : le chef du Kremlin s'exprimait aujourd'hui devant les anciens combattants de Koursk. "Nous suivons une ligne dure en ce qui concerne la sécurité de toute la région, le maintien de la paix et de la stabilité en Ossétie du Sud", a déclaré le président russe. "Nous ferons tout le nécessaire et personne ne doit avoir d'illusions" à ce sujet.
Et le représentant permanent de la Russie auprès de l'OTAN, Dmitri Rogozine, de mettre en garde l'Alliance contre une réponse "déséquilibrée" au conflit.
Pour donner le ton, sur le terrain, deux chars russes ont forcé cet après-midi un barrage de police géorgien, détruisant deux véhicules des forces de l'ordre à Igoïeti, localité située à 30 kilomètres de la capitale géorgienne, Tbilissi. "Les chars russes ont détruit les voitures de police géorgiennes lorsque la police leur a demandé ce qu'ils faisaient si loin en territoire géorgien", a déclaré le porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur. Les soldats russes auraient répondu : "On fait ce qu'on veut".
Et ils le prouvent : le Pentagone a annoncé que l'armée russe avait installé plusieurs missiles de courte portée SS-21 en Ossétie du Sud, ce qui pourrait mettre Tbilissi à portée de tir.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.