Gaz : la Russie prête à reprendre les livraisons ?
"Dès que le dispositif de contrôle fonctionnera, nous injecterons le gaz dans le système. Si nous constatons qu'il est dérobé, nous fermerons à nouveau les vannes", a dit le Premier ministre russe Vladimir Poutine aux journalistes. Les Russes faisaient de l'envoi de cette mission un préalable à la reprise des livraisons car ils dénoncent des ponctions de la part des Ukrainiens. Kiev dément ces accusations et reproche au fournisseur russe Gazprom une augmentation démesurée de ses tarifs.
La signature a eu lieu dans le cadre de la visite du Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, président en exercice de l'UE, à son homologue russe Vladimir Poutine, destinée à obtenir la reprise des livraisons de gaz russe à l'Europe, interrompues depuis plusieurs jours en raison du conflit gazier entre Moscou et Kiev.
M. Topolanek était attendu à Kiev ce soir pour y rencontrer à nouveau le Premier ministre ukrainien Ioulia Timochenko. M. Topolanek s'est dit confiant que Kiev validerait à son tour l'accord. "Les discussions de vendredi (avec Mme Timochenko et le président ukrainien Viktor Iouchtchenko, ndlr) m'ont rendu optimiste et les signatures ne devraient pas être un problème en Ukraine", a-t-il déclaré.
L'Ukraine pour un compromis
"Aujourd'hui nous sommes prêts à faire un compromis et faire tout ce qui est du ressort de l'Ukraine, y compris des pas politiques et techniques, pour que l'Europe puisse recevoir du gaz naturel", a déclaré le Premier ministre ukrainien, Ioulia Timochenko avant un entretien avec son homologue tchèque, Mirek Topolanek.
Mais le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères Kostantin Ielisseïev a dit craindre que l'Ukraine ne perde le contrôle de son système de transit gazier avec l'arrivée d'observateurs venus d'entreprises dont Gazprom est actionnaire. La querelle sur les prix entre les deux pays a débouché le 1er janvier sur une interruption des livraisons de Gazprom vers l'Ukraine occasionnant des pénuries dans plusieurs pays d'Europe de l'Est et renforçant les craintes liées à la dépendance gazière de l'Union vis-à-vis de la Russie. Même si les livraisons de gaz reprennent, il est probable qu'il n'arrive qu'en Europe, car Moscou et Kiev doivent encore se mettre d'accord sur un contrat pour cette année.
Un quart du gaz de l'UE vient de la Russie et 80% de ce gaz passe par l'Ukraine. Jusqu'à présent, 18 pays ont été touchés par le conflit et plusieurs sont contraints de s'approvisionner ailleurs. L'Algérie, important fournisseur de la France, a dit samedi par la voix de son ministre de l'Energie Chakib Khelil être prête à augmenter ses exportations vers l'Europe sous réserve du contenu des contrats déjà signés.
Caroline Caldier avec agences
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