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Fusillade de Copenhague : des similitudes avec l’attaque contre Charlie

Un mois après l'attaque contre Charlie Hebdo, qui a fait douze morts le 7 janvier à Paris, un homme a ouvert le feu samedi sur un centre culturel à Copenhague. Repoussé par les policiers, il a pris la fuite avant de pouvoir entrer dans la pièce du bâtiment où se tenait un débat sur l’islam et le blasphème. Une personne a été tuée et trois policiers blessés.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (La fusillade samedi à Copenhague contre un lieu d'un débat a fait un mort et trois blessés © Maxppp)

Il est aux alentours de 15h00 samedi, quand débute une réunion publique consacrée à l'islamisme et à la liberté d'expression au centre culturel Krudttønden, dans un quartier aisé du nord de la capitale danoise. Environ 30 minutes après le début du débat, un homme masqué et armé d’un pistolet-mitrailleur ouvre le feu sur le bâtiment. Dans un enregistrement diffusé par la BBC, on entend une intervenante interrompue par des dizaines de coups de feu. La salve dure plusieurs secondes.

"La même intention que l’attaque contre Charlie Hebdo sauf qu'ils n'ont pas réussi à entrer"

L’ambassadeur de France au Danemark, François Zimeray, est présent à ce débat. "Intuitivement je dirais qu'il y a eu au moins 50 coups de feu, et les  policiers ici nous disent 200. Des balles sont passées à travers les portes ", expliquera-t-il après l’attaque. Une attaque brutale a-t-il par ailleurs commenté : "Ils  nous ont tiré dessus de l'extérieur. C'était la même intention que l’attaque contre Charlie Hebdo sauf qu'ils n'ont pas réussi à entrer ".   Lui et d’autres fuient alors dans une autre salle et y restent confinés de longues minutes. "Ils ont tiré et ont tenté de pénétrer dans la salle de conférence. J'ai vu l'un d'eux, courant, cagoulé. On ne pouvait pas voir son visage ", déclarera à Reuters Helle Merete Brix, organisatrice du débat. Inna schevchenko, la fondatrice des Femen, se trouvait également dans la pièce au moment de l'attentat. Elle venait de prendre la parole quand les tirs ont rententi, derrière la porte...

Inna Schevchenko samedi soir sur Itélé, traduction Frédérique Djian

Repoussé par les policiers, dont trois qui seront blessés, l’assaillant, qui finalement est seul, ne parvient pas à aller plus loin dans le bâtiment et prend la fuite à bord d’une Polo qu'il abandonnera quelques kilomètres plus loin. Un participant au débat sera pourtant tué

"Il y a des éléments du mode opératoire et puis il y a surtout le choix de la cible"

Parmi les invités de cette réunion figure Lars Vilks, un artiste suédois controversé de 69 ans qui avait reçu des menaces de mort depuis qu'il avait publié en 2007 des dessins représentant le prophète Mahomet avec un corps de chien. Les motivations de l’assaillant étaient toujours inconnues samedi soir et aucune revendication n’avait été formulée mais les similitudes avec les attentats du mois dernier à Paris sont là, selon Anne Giudicelli, spécialiste du terrorisme.

"Il y a des éléments du mode opératoire et puis il y a surtout le choix de la cible puisqu’on retrouve les bases du 7 janvier, à savoir un débat qui fait état de la liberté d’expression et du blasphème, un caricaturiste suédois qui était également présent, l’ambassadeur de France qui était là, et également une Femen. Donc on out ce qui va bien dans les cibles qui correspondent aux objectifs des différents groupes, qu’ils soient Al-Qaïda ou l’Etat islamique ", explique-t-elle sur France info.

Anne Giudicelli, fondatrice de Terr(o)risc, analayse pour France info les similitudes entre la fusillade de Copenhague et l’attaque contre Charlie Hebdo. Elle répond à Catherine Pottier

Le suspect, un homme d’environ 1m85 et âgé entre 25 et 30, dont la police danoise a diffusé dans la soirée une photo prise avec les caméras de vidéo-surveillance, était toujours en fuite samedi soir et activement recherché

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