Franquisme : béatification de masse au Vatican
C'était la plus grande messe de béatification de l'histoire de l'église catholique. La quasi-totalité des évêques espagnols et plusieurs dizaines de milliers de fidèles avaient fait le voyage pour participer à la messe. Le cardinal portugais José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation de la cause des Saints, a déclaré la béatification des 498 religieux après avoir lu la liste des nouveaux bienheureux depuis la basilique Saint-Pierre.
Le pape Benoît XVI est apparu à la fenêtre de ses appartements à
l'issue de la messe pour saluer les pèlerins. La béatification d'un si grand nombre de croyants montre que le martyr "est une possibilité réaliste pour tout le peuple catholique. Ce martyr de la vie quotidienne est un signe important dans les sociétés sécularisées de notre temps", a déclaré le souverain pontife.
Mais la cérémonie en a fait tousser plus d'un en Espagne. Elle survient deux jours avant le vote par le parlement espagnol d'une loi de réhabilitation des victimes du franquisme, voulue par le gouvernement du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero. L'Eglise espagnole a cependant démenti tout rapport entre les deux évènements.
Selon les historiens, plusieurs milliers de religieux et religieuses ont été tués par les sympathisants républicains avant et pendant la guerre civile (1936-1939). Le conflit a fait plus de 500.000 morts dans les deux camps. Après la défaite des Républicains, 50.000 d'entre eux ont été exécutés par les forces nationalistes et des dizaines de milliers d'autres ont été incarcérés.
En Italie, où les initiatives du Vatican font toujours polémique, plusieurs journaux de gauche se sont indignés de cette béatification spectaculaire de victimes d'un seul camp.
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