Fauchée, la Grèce met ses policiers en location

Trente euros l'heure pour un policier, 40 euros pour une voiture de patrouille, 200 pour une vedette et 1 500 pour un hélicoptère. Selon l'hebdomadaire à sensation grec ProtoThema, ce sont les très officiels tarifs adoptés pour s'allouer les services de la maréchaussée.

Le ministère de la Protection du citoyen a confirmé dimanche 8 avril dans un communiqué l'adoption en catimini (le ministre récemment nommé n'aurait même pas été au courant) fin mars d'une décision ministérielle en ce sens. Elle a pour but "d'amortir le coût d'utilisation du matériel et des infrastructures de la police, et de les moderniser". Ainsi, pour renflouer les caisses publiques, les forces de l'ordre peuvent assurer "l'escorte de transports de matériaux dangereux ou d'œuvres d'art", "l'accompagnement de personnes" ou encore participer au tournage d'un film.

Des locations "exceptionnelles"

Bémol toutefois, selon le ministère, cette location ne concernera que "des cas exceptionnels". Elle ne recevra l'aval requis que si elle ne réduit pas les capacités opérationnelles de la police.

En réalité, ces services étaient "offerts gratuitement" depuis des années, affirme le ministère. Il était de fait régulièrement accusé d'accorder en toute opacité des protections policières coûteuses à l'élite politique et économique du pays. Pour sa défense, le ministère affirme que cette pratique serait répandue "dans bon nombre de pays de l'Union européenne".