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Euro-obligations : avant de s'envoler pour Paris, Merkel défie Hollande

Dans un discours devant le Parlement allemand, la chancelière a une nouvelle fois fermement rejeté toute perspective de mutualisation de la dette européenne. Une solution "économiquement mauvaise" et "contreproductive", a jugé Angela Merkel, avant de prendre l'avion pour Paris où l'attend François Hollande avec son projet d'euro-obligations.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Au menu du dîner à l'Elysée ce soir, Angela Merkel pourrait bien se
voir servir une soupe à la grimace. A quelques heures de son premier
déplacement en France depuis l'élection de François Hollande, la chancelière
allemande en remet une louche, devant le Bundestag, sur les euro-obligations
chères au président français. Elle juge ces euro-obligations et tous les
produits du même type non seulement incompatibles avec la constitution
allemande, mais également "économiquement mauvaises" et "contreproductives."

Angela Merkel a rappelé aux députés allemands qu'il n'y avait "pas
de solution rapide face à la crise".
Et plaidé pour "des
solutions durables, pas un feu de paille."
Des réformes structurelles
dans les pays en difficulté seront "tout en haut de l'ordre du jour"
du sommet européen de jeudi et vendredi, a promis Angela Merkel, tout en
admettant qu'elle s'attendait à "des controverses" avec ses
partenaires européens.

Evoquant les 120 à 130 milliards d'euros qui seront investis dans la
croissance — un premier projet porté par François Hollande, Angela Merkel prévient
que l'Allemagne avait envoyé "un signal fort en interne et vers l'extérieur.
Mais celle-ci n'a pas des forces illimitées, et a déjà donné suffisamment de
gages à l'Europe"
, ajoute la chancelière.

Après avoir avalé la pilule de la croissance, Angela Merkel ne semble pas prête
à engloutir la couleuvre des euro-obligations, même si la chancelière est aussi
réputée pour son solide coup de fourchette.

 

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