Espagne. Un bébé volé retrouve sa mère à 47 ans
Des milliers de nourrissons ont été arrachés à leurs parents par le régime franquiste, entre 1939 et 1977.
EUROPE – Il aura attendu ses 47 ans pour retrouver sa mère. Quique Olivert, propriétaire de bar à Huelva (sud de l'Espagne), est l'un des milliers de bébés volés sous le régime franquiste en Espagne, entre 1939 et 1977.
"Ma mère s'est effondrée lorsqu'elle m'a vu, raconte Quique Olivert à l'AFP. "C'était très émouvant. Elle n'avait pas vu son fils depuis quarante-sept ans", se souvient-il, encore bouleversé de ses retrouvailles avec ses parents et sa sœur de 42 ans. "Elle m'a dit qu'elle ne m'avait jamais abandonné, qu'ils m'ont arraché de ses bras et qu'elle n'avait jamais su si j'étais vivant ou mort", confie-t-il.
Une association estime qu'il y a eu 300 000 bébés volés
Selon Quique Olivert, les sœurs de l'hôpital où il est né, en 1965, dans le nord de l'Espagne, ont décidé de retirer l'enfant à ses parents car sa mère et son père, aujourd'hui âgés de 70 et 75 ans, n'étaient pas mariés. Sous le franquisme, des enfants ont été volés à leurs mères républicaines, un décret datant de 1940 permettant de les placer sous la garde du régime si leur "éducation morale" était jugée en danger. Ce scandale n'a éclaté qu'en 2001.
Quique Olivert a entamé ses recherches à la mort de ses parents adoptifs. Avec l'aide de l'association SOS bébés volés, il a localisé ses parents et sa sœur à l'autre bout du pays, à Bilbao, dans le nord. Les tests ADN ont confirmé qu'il s'agit bien de sa famille biologique. Une autre association, Anadir, estime que 300 000 bébés ont pu être volés pendant la dictature de Franco (1939-1975) et jusque dans les années 1980.
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