Enquête ouverte sur le "Bloody Sunday", 40 ans après
IRLANDE DU NORD - La police va enquêter sur la mort de 14 personnes sous les balles de soldats britanniques qui avaient tiré sur une foule de catholiques en 1972.
C'est un chapitre douloureux de l'histoire d'Irlande du Nord qui est rouverte. La police a annoncé, jeudi 5 juillet, une enquête sur le "Bloody Sunday", la mort de 14 personnes, le dimanche 30 janvier 1972, sous les balles de soldats britanniques qui avaient tiré sur une foule de catholiques, à Londonderry, en Irlande du Nord. Cette décision intervient deux ans après la publication d'une enquête qui avait conclu qu'aucune des victimes n'était armée. L'enquête mobilisera "jusqu'à 40 personnes et pourra durer quatre ans", a précisé la police, sans préciser la date du début des investigations.
Le "Bloody Sunday" est l'un des épisodes les plus sombres des trente ans de violences dans la province britannique d'Irlande du Nord. Le rapport rédigé à la suite de l'enquête publique a conclu en 2010, après douze ans d'investigations, que les parachutistes britanniques avaient tiré les premiers le 30 janvier 1972, dans une foule manifestant à Londonderry, deuxième ville nord-irlandaise. Les soldats affirmaient répondre à des tirs de sniper. Treize personnes étaient mortes sur le coup, une quatorzième cinq mois plus tard.
L'opinion publique est divisée sur la pertinence de poursuivre les auteurs de ce drame. Certains estiment que des poursuites sont indispensables, d'autres craignent qu'elles ne fragilisent le processus de paix et n'ouvrent une boîte de Pandore. Nombre des familles des quelque 3 500 personnes tuées lors des trente ans de violences interconfessionnelles en Irlande du Nord n'ont en effet pas eu droit à un procès. Des accords de paix ont été conclus en 1998, mettant fin à l'essentiel des troubles dans cette province britannique.
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