En visite en Grande-Bretagne depuis jeudi, le pape risque d'avoir à affronter la polémique sur les cas de pédophilies

La presse britannique, unanime, se demande "s'il pourra échapper au scandale sur la pédophilie", résume The Independent.

Dans l'avion le conduisant jeudi vers l'Ecosse, première étape de sa visite de quatre jours, le souverain pontife a admis que "l'autorité de l'Eglise" n'avait "pas été assez vigilante" sur les cas de pédophilie parmi le clergé.

La publication en novembre 2009 en Irlande d'un rapport révélant des centaines d'abus sur des enfants par des prêtres couverts par la hiérarchie a entraîné la plus grave crise de l'Eglise ces dernières années. Des scandales similaires ont surgi, notamment en Allemagne et en Belgique, où des centaines d'autres cas ont été révélés. "Ces révélations ont été pour moi un choc et une grande tristesse", a déclaré le pape.

Mais, une fois posé le pied sur le sol britannique, Benoît XVI a recentré son attention sur la religion, mettant en garde contre les "formes les plus agressives de sécularisme" et appelant les Britanniques à revenir à la foi. Vendredi il a également appelé à Londres les élèves et étudiants catholiques à devenir "les futurs saints du XXIème siècle", tout en demandant aux institutions catholiques d'assurer "un environnement sécurisant aux enfants et aux jeunes", en allusion aux scandales pédophiles.

La mission n'est peut-être pas impossible mais elle est certainement "improbable", écrit l'Independent. "Benoît XVI a entamé sa visite d'Etat en appelant les Britanniques à épouser un mode de vie plus spirituel. Mais le scandale de la pédophilie fait de l'ombre à chacun de ses gestes. Son message est-il condamné à rester vain?", se demande le quotidien.

"L'horreur des scandales sur les abus sexuels" n'a jamais été loin des célébrations qui ont marqué le premier jour du déplacement papal, jeudi en Ecosse, notamment une grand-messe en plein air à Glasgow devant 70.000 personnes environ, souligne le Guardian.

"La honte de l'Eglise catholique, ce n'est pas qu'elle a été contaminée par un démon social mais qu'elle a comploté pour étouffer les faits", écrit le Times.

Des groupes de militants laïques, d'associations d'homosexuels et des partisans de l'ordination des femmes ont prévu de manifester pendant la visite du souverain pontife.