En République tchèque, le pavot, on le mange
En août, en France, on moissonne le blé. Mais à cette même période en République tchèque, on récolte le pavot. Car le pays fut longtemps premier producteur mondial de cette plante avant de se faire détrôner par la Turquie.
Mais attention, il faut différencier le pavot afghan du pavot européen. Le premier possède des graines noires et, surtout, sa tête contient beaucoup d'opium. Le second, quant à lui, contient des graines bleutées avec bien moins de substance opiacée.
Une utilisation alimentaire et pharmaceutique
Le Makowiec ou Makocz est par exemple une pâtisserie à base de pâte de pavot populaire dans certains pays de l'Europe de l'Est.
La France est elle aussi un cultivateur important de cette plante. Elle se classe au cinquième rang mondial avec 4000 tonnes produites. Mais cette fois-ci, son utilisation est surtout destinée à des fins pharmaceutiques.
Son activité est d'ailleurs confiée à une filiale du groupe Sanofi-Aventis. Avec le pavot, elle crée notamment des dérivés morphiniques. En 2013, cette entreprise exportait 120 tonnes de ces principes actifs dans 80 pays du monde.
Des risques de dérive
Chaque année, au moment des récoltes, certains essaient de détourner l'usage des cultures de pavot légales pour en retirer l'opium. Pour l'éviter, la France a adopté une stratégie : la discrétion. Les parcelles cultivées sont très petites et les agriculteurs sont tenus au silence absolu.
En République tchèque, avec plusieurs dizaines de milliers d'hectares de surfance cultivées, il est difficile de gérer entièrement l'usage qui est fait de cette plante. Si les douanes du pays assurent qu'ils contrôlent la situation, ce reportage de Vice montre bien que ce n'est pas le cas.
Mais une médecin tchèque citée par Radio Praha prévient: «La substance ainsi recueillie est un poison. Que les curieux évitent de la goûter ou même de s’en approcher, parce que si elle s’infiltre dans des plaies, cela peut provoquer un empoisonnement qui peut même être mortel.»
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