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En Espagne, des élections sous le signe de la désillusion

Plus qu'un plébiscite de la droite, les électeurs devraient sanctionner le bilan économique du gouvernement socialiste au pouvoir depuis 2004.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le probable futur chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, dépose son bulletin de vote dans un bureau de Madrid. (ANGEL DIAZ /EPA /MAXPPP)

La victoire de la droite aux élections législatives espagnoles pourrait être écrasante, dimanche 20 novembre. Mais loin d'un plébiscite pour le Parti populaire (PP), ce scrutin devrait surtout sanctionner le bilan économique désastreux du gouvernement socialiste, au pouvoir depuis 2004.

Signe de cette désillusion, les 36 millions d'électeurs appelés à désigner leurs 350 députés et 208 sénateurs au scrutin proportionnel pourraient bouder les urnes. La participation à la mi-journée, était en baisse, à seulement 37,87 %, inférieure de 2,5 points à celle des dernières législatives, en 2008. De nombreux Espagnols estiment que ni la gauche ni la droite ne sera capable de remettre le pays sur les rails.

Taux de chômage record

Après l'Irlande, le Portugal, la Grèce et l'Italie, dont les gouvernements ont été désavoués soit par les électeurs, soit par les marchés, les socialistes espagnols devraient donc être les nouvelles victimes de la crise. Les résultats devraient être disponibles à partir de 20 heures.

Si, comme c'est probable, la droite gagne ces élections, c'est le chef du PP, Mariano Rajoy, 56 ans, qui dirigera le prochain gouvernement, malgré son manque de charisme. Son challenger socialiste, Alfredo Perez Rubalcaba, 60 ans, a tout de même appelé dimanche les indécis "à aller voter".

Sous très forte pression des marchés financiers, le nouveau chef du gouvernement devra agir vite pour tenter de redresser l'économie espagnole, quatrième de la zone euro, menacée de récession et asphyxiée par un taux de chômage record de 21,52 %.

Encore de la rigueur au programme

Mais les premières réformes ne seront mises en place qu'une fois installées les deux chambres du Parlement le 13 décembre. Le chef du gouvernement, lui, ne sera pas investi avant le 20 décembre.

De nouvelles mesures de rigueur à l'horizon qui pourraient attiser la grogne sociale. Le mouvement des "indignés", apparu au mois de mai, s'est mis en sourdine après les grandes manifestations du printemps, mais perdure ça et là, par exemple en empêchant les expulsions de propriétaires surendettés.

Un nouvel effort rsique d'être d'autant plus mal accepté que depuis mai 2010, les Espagnols sont soumis à une sévère politique d'austérité : baisse de 5 % du salaire des fonctionnaires, gel des retraites ou recul de l'âge de la retraite de 65 à 67 ans.

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