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Bosnie : le "monstre de Grbavica" condamné à 45 ans de prison pour crimes contre l'humanité

Veselin Vlahovic a torturé et violé des dizaines de personnes entre mai et juillet 1992, à Sarajevo.

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 29/03/2013 11:59 Mis à jour le 29/03/2013 13:13

Temps de lecture : 2min

Veselin Vlahovic à Madrid, le 26 août 2010, après son arrestation dans le sud de l'Espagne. (MINISTRE DE L'INTERIEUR ESPAGNOL / AFP) — Veselin Vlahovic à Madrid, le 26 août 2010, après son arrestation dans le sud de l'Espagne. (MINISTRE DE L'INTERIEUR ESPAGNOL / AFP)

"Dans le cadre d'une répression systématique contre la population non serbe, il a participé à l'expulsion de ses victimes, a commis des meurtres, a torturé, a violé et emprisonné ses victimes." Le juge bosnien Zoran Bozic, a égrainé les crimes dont s'est rendu coupable Veselin Vlahovic, surnommé le "monstre de Grbavica" (un quartier de Sarajevo), avant d'annoncer qu'il était "reconnu coupable de crimes contre l'humanité" et condamné "à quarante-cinq ans de prison".

C'est la peine la plus lourde possible pour crimes de guerre qui a été infligée à ce Monténégrin ayant combattu aux côtés des paramilitaires serbes de Bosnie en 1992-1995. Vêtu d'une chemise bleu clair, Vlahovic a écouté, impassible, le verdict. Il est pourtant le premier accusé de crimes de guerre à écoper de la peine maximale devant la justice bosnienne.

31 meurtres, 14 disparus et 13 viols à son actif

Vlahovic, 43 ans, a commis les faits pour lesquels il a été condamné entre mai et juillet 1992, durant les premiers mois du conflit. Ils se sont déroulés dans trois quartiers de Sarajevo (Grbavica, Vraca et Kovacici) dont les forces serbes de Bosnie avaient pris le contrôle. En tout, "il a tué 31 personnes, 14 autres personnes sont aujourd'hui encore portées disparues et il a violé 13 femmes", selon le procureur.

Le parquet avait requis 45 ans de prison contre Vlahovic, le procureur estimant néanmoins qu'une telle peine "serait toujours insuffisante pour guérir les souffrances des familles des victimes et des survivants". Durant le procès, il a insulté une journaliste locale : celle-ci avait écrit, à l'époque des faits, des articles sur ses crimes et a témoigné contre lui. Il a aussi envoyé une lettre à la famille de l'une de ses victimes pour tenter de l'intimider, selon le parquet.

Le parquet a convoqué, au total, 112 témoins durant le procès, dont plusieurs femmes qui ont affirmé, à huis clos, avoir été violées par Vlahovic. L'une des victimes était "à un très haut stade de grossesse au moment du viol", a souligné le procureur.