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Allemagne : en quoi la recherche d'une coalition peut-elle contrecarrer les projets d'Emmanuel Macron ?

À Berlin, les conservateurs de la CDU d'Angela Merkel se lancent dans les négociations pour un nouveau gouvernement. Parmi les partenaires potentiels, les libéraux du FDP, critiques sur un projet européen du président français.  

Article rédigé par Cyril Sauvageot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les libéraux dont la chancelière Angela Merkel a besoin pour gouverner n'ont pas apprécié le projet de budget de la zone euro, formulé par Emmanuel Macron. (MAXPPP)

Angela Merkel réunit à partir du mercredi 18 octobre les partenaires potentiels d’une nouvelle coalition, après le scrutin législatif du 24 septembre. Pour former un gouvernement, les conservateurs de la CDU vont devoir s’allier avec les Verts et le Parti libéral FDP. Avec cet attelage inédit, surnommé "coalition Jamaïque", aux couleurs du drapeau jamaïcain, noir, jaune et vert, la chancelière n'a plus les mains libres, notamment en matière de relance européenne.

Les libéraux en désaccord avec Emmanuel Macron 

Malgré ces divergences, Alexander Lambsdorff, numéro 2 du FDP, se veut rassurant. "Nous n’avons pas de ligne rouge, que des horizons", affirme-t-il en reprenant les termes employés par le chef de l'Etat français à la Sorbonne le 26 septembre dernier, lorsqu'il lance ses projets pour relancer la construction européenne. À entendre Alexander Lambsdorff, les libéraux ont même beaucoup en commun avec le président français. Son parti, dit-il, estime que les réformes du marché du travail en France vont dans la bonne direction. "C’est bien mieux que ce qu’ont pu faire Sarkozy ou Hollande", précise-t-il, avant d’annoncer, en corollaire, un certain appui au président français.

Nous soutenons Emmanuel Macron car nous savons que le plus grand intérêt de l’Allemagne en Europe est d’avoir une France forte à ses côtés.

Alexander Lambsdorff, Parti libéral allemand (FDP)

En revanche, les libéraux allemands ne veulent pas de budget de la zone euro, comme le souhaite le chef de l’Etat français. Le FDP en fait une question de principe. Toutefois le numéro 2 du FDP se dit prêt à discuter "des instruments" déjà à disposition : "le budget européen, le mécanisme de stabilité, le fonds d’investissement Juncker".

Il y a un seul point sur lequel nous ne sommes pas d’accord, parmi toutes les réformes proposées. Et on voudrait nous faire passer pour un parti eurosceptique ? C’est un faux procès.

Alexander Lambsdorff

Reste à savoir quelle sera la marge de manœuvre des libéraux face à Angela Merkel. Ces derniers jours, le chef du FDP, Christian Lindner, a fait monter la pression. Il appelle la chancelière Angela Merkel à ne prendre aucun engagement à Bruxelles avant la fin des négociations.  

Lancement des négociations en vue d'une coalition gouvernementale - le reportage à Berlin de Cyril Sauvageot

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