Du cheval retrouvé dans des hamburgers choque le Royaume-Uni
Dix millions de burgers surgelés, distribués par plusieurs chaînes de supermarchés en Irlande et au Royaume-Uni, ont été retirés de la vente.
Les Britanniques prennent le mors aux dents. La découverte, mercredi 16 janvier, de viande de cheval dans des hamburgers vendus en supermarchés vire au scandale national au Royaume-Uni, où l'hippophagie (le fait de manger du cheval) est taboue. Le Premier ministre britannique, David Cameron, juge l'affaire "extrêmement grave".
C'est l'Autorité de sécurité alimentaire irlandaise qui a mis le feu aux poudres en annonçant, mercredi,De que des tests menés sur 27 hamburgers censés contenir exclusivement du bœuf avaient montré la présence d'ADN de cheval dans 10 d'entre eux et de porc dans 23. Ces produits, provenant d'usines en Irlande et au Royaume-Uni, ont été écoulés par plusieurs chaînes de supermarchés locales.
Dix millions d'hamburgers retirés de la vente
L'émoi suscité a conduit les distributeurs à retirer sans attendre de la vente 10 millions de hamburgers surgelés. Les hamburgers contenaient généralement peu de cheval, sauf dans un échantillon relevé chez Tesco, où il en contenait 29%. Le géant de la distribution a publié un encart dans la presse nationale pour présenter ses excuses à ses clients, visible sur le site MarketingWeek (en anglais). "Nous sommes conscients que, comme nous, nos clients trouveront cela totalement inacceptable", explique le numéro un du secteur au Royaume-Uni.
Silvercrest, qui possède l'une des usines incriminées, a affirmé n'avoir "jamais acheté ou fait commerce de produits équins et a lancé une enquête à grande échelle sur deux fournisseurs situés en Europe continentale, qui sont suspectés d'être la source du produit en question", a indiqué un porte-parole du groupe.
Manger du cheval, "un fort tabou culturel au Royaume-Uni"
L'agence britannique de la sécurité alimentaire, qui se demande s'il ne faut pas généraliser les tests ADN sur la présence de viande de cheval, a été chargée d'enquêter. Le Premier ministre, David Cameron, a évoqué dès mercredi devant les députés une "affaire extrêmement grave", soulignant que ses "concitoyens avaient dû être très inquiets d'apprendre".
La question a été à nouveau débattue jeudi à la chambre, où l'opposition a souligné que "manger du cheval est un fort tabou culturel au Royaume-Uni" et que ceux qui évitent le porc pour des raisons religieuses seraient "choqués" d'apprendre qu'ils en avaient peut-être mangé à leur insu. Le ministre chargé du secteur alimentaire, David Heath, a quant à lui évoqué la possibilité de poursuites pénales.
S'ils répugnent à manger du cheval, les Britanniques en exportent, rappelait toutefois ironiquement la journaliste et écrivain Susanna Forrest dans le Daily Telegraph (en anglais) : "Nous continuons à envoyer nos amis à quatre pattes de l'autre côté de la Manche pour que ces barbares les dégustent avec de l'ail".
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