Dieter Krombach était jugé devant la cour d¿assises de Paris pour le meurtre de sa belle fille Kalinka en 1982.
"Dans mon esprit, 15 ans c'est déjà une petite perpétuité", a déclaré l'avocat général Pierre Kramer, qui n'a pas retenu la qualification de meurtre mais celle de "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Pour cette qualification, aggravée par la minorité de la victime, la peine maximale encourue est de 30 ans.
Le 10 juillet 1982, Kalinka Bamberski était retrouvée morte dans son lit, au domicile de son beau-père, le médecin allemand Dieter Krombach, à Lindau. 29 ans plus tard, l"avocat général de la cour d"assises de Paris, Pierre Kramer, a tenté vendredi de reconstituer les dernières heures de l"adolescente de 14 ans.
"Nous sommes le 9 juillet 1982", a a-t-il débuté, en entreprenant de démontrer comment et pourquoi l'Allemand Dieter Krombach a eu ce soir-là "un créneau" pour tenter d'agresser sexuellement l'adolescente avant de la tuer en "perdant le contrôle" de la soumission chimique qu'il lui avait infligée par le biais d'un somnifère.
Ce dossier empoisonne les relations judiciaires franco-allemandes depuis 29 ans car les magistrats allemands n'ont jamais retenu aucune charge contre Dieter Krombach et classé l'affaire en 1987. Une instruction ouverte en France sur plainte d'André Bamberski, le père de la victime, a conduit au renvoi du médecin allemand devant les assises. Un procès par contumace s'est tenu en 1995, aboutissant à la condamnation de Dieter Krombach à 15 ans de réclusion.
Désespérant de voir la condamnation exécutée, M. Bamberski s'est impliqué en octobre 2009 dans l'enlèvement de ce médecin de 76 ans à son domicile allemand pour le livrer à la justice française et obtenir l'organisation d'un nouveau procès. Ce procès aurait dû se tenir au printemps mais avait dû être renvoyé au bout de quelques jours d'audience en raison de la mauvaise santé de l'accusé. Le verdict est attendu samedi après les plaidoiries de la défense.
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