Des milliers de manifestants ont envahi dimanche la Puerta del Sol à Madrid pour soutenir le mouvement des "indignés"
Ils se sont rassemblées autour du village alternatif, coeur d'un mouvement de contestation spontané, citoyen, se voulant apolitique.
Le mouvement des jeunes Espagnols a démarré le 15 mai et, relayé par les réseaux sociaux, s'est rapidement amplifié. Les revendications: chômage, excès du capitalisme, politiciens "corrompus" ou système électoral.
"Ca suffit!", "Ils ne nous feront pas taire", "Gagner 600 euros par mois, c'est du terrorisme": de tous âges et de tous horizons, les manifestants de Madrid se sont rassemblés par milliers sur la place, autour du campement, sous une marée d'ombrelles de toutes les couleurs pour se protéger du soleil.
Samedi, les manifestants ont organisé des assemblées dans 120 quartiers et communes voisines de Madrid, qui ont attiré des milliers de personnes. Ils projettent de poursuivre cette mobilisation dans les semaines à venir sous le mot d'ordre "toma los barrios" (prends les quartiers).
Ils doivent décider dimanche de maintenir ou non le campement planté place de la Puerta del Sol.
En l'absence de leader identifié, d'organigramme et de plate-forme lisible, le mouvement se cherche maintenant une nouvelle direction.
"Bien sûr que nous devons continuer, sinon tout cela n'aura servi à rien", a estimé Rita Sainz, une étudiante en littérature de 22 ans.
"Il y a un avant et un après ce campement. Maintenant il y a une masse de gens qui sont conscients des problèmes, du pouvoir de l'action commune. J'aimerais que nous restions à Sol jusqu'aux élections législatives" de mars 2012, "même si ce n'est qu'avec un stand d'information", a-t-elle ajouté.
"Je suis là parce que je dois avoir deux emplois pour survivre, payer les emprunts", témoigne José Ortiz, qui à 57 ans cumule les emplois de gardien et de chauffeur.
"Une fois que cela a commencé, nous ne pouvons pas nous arrêter. Nous devons continuer même si c'est seulement avec des manifestations toutes les semaines", ajoute cet homme, portant une pancarte avec les mots "Un toit et un travail, sans être esclave".
Des incidents ont éclaté vendredi à Barcelone entre policiers et jeunes "indignés" sur la Place de Catalogne, où les services municipaux ont démonté le campement des contestataires en prévision des festivités de la Ligue des Champions samedi. A la Puerta del Sol de Madrid , les manifestants, agitant des fleurs, criaient "Barcelone n'est pas seule".
Casqués et armés de matraques, les policiers sont intervenus de façon musclée vendredi matin pour disperser un groupe qui bloquait l'entrée de la Plaza de Catalunya, en plein centre de la capitale catalane, au nord-est de l'Espagne, au moment où les camions de nettoyage emportaient les tentes et le matériel.
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