Des dizaines de milliers d'enseignants, parents et lycéens ont défilé samedi à Madrid contre les coupes budgétaires.
"Non aux coupes" crient les manifestants dans les rues de Madrid. Le premier appel des syndicats à se rassembler en Espagne a été entendu. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté aux rythmes des tambours.
Entre 70 000 et 100 000 personnes selon les organisateurs ont défilé dans une ambiance festive. Face à l'affluence sur la place proche de la gare d'Atocha, un deuxième cortège s'est constitué pour se rendre à la Puerta del Sol, paralysant la circulation dans le centre-ville.
Les dirigeants politiques "font payer à l'enseignement une crise qu'elle n'a pas créée", ont regretté les syndicats dans "un manifeste pour la défense de l'éducation publique" lu à la fin de la manifestation. "Ce qu'ils veulent c'est privatiser l'éducation et tous les services publics", dénonce Manuel Pascual, l'un des membres de la fanfare, venu d'Extrémadure.
Beaucoup portaient des t-shirts verts et agitaient des ballons de la même couleur, devenue l'emblème de la mobilisation croissante contre les coupes budgétaires imposées par l'Etat espagnol.
"A VENDRE - EDUCATION PUBLIQUE", dénonçaient des panneaux oranges et noirs similaires à ceux accrochés sur les bâtiments pour signaler un appartement à vendre, résumant la colère des manifestants qui fustigent les coupes dans l'éducation publique au profit des écoles sous contrat ou privées.
Comme lui, nombreux enseignants et parents craignent que cette politique de coupes dans l'éducation, suivie dans plusieurs régions administrées par la droite, s'étende à tout le pays après les élections législatives du 20 novembre pour lesquelles le PP est donné largement vainqueur. "On va vers un modèle où l'éducation publique sera marginale et seuls ceux qui ont de l'argent pourront y avoir accès", regrette Berta Fernandez en montrant son écriteau "Abuela" (grand-mère) dans le dos.
Outre Madrid, où des dizaines de milliers de professeurs et familles ont déjà défilé ces dernières semaines, des manifestants étaient venus dans 200 bus selon les organisateurs, d'autres régions comme la Castille-La Manche, l'Extrémadure, de Galice ou encore d'Andalousie.
"Je suis intérimaire depuis 12 ans et pour l'instant je suis renouvelé, mais j'ai de plus en plus de collègues qui n'ont plus de travail et se retrouvent au chômage", témoigne José Antonio Molero, professeur d'anglais intérimaire de 40 ans venu d'Extrémadure.
Le pire "c'est qu'il y a des professeurs qui doivent donner des cours dans des matières qui ne sont pas les leurs", s'alarme Francisco Angel Hernandez Alvarado, un enseignant de sciences physiques de 36 ans venu de Tolède (La Castille-La Manche).
L'éducation et la santé font les frais depuis cet été de la politique d'austérité menée par plusieurs régions espagnoles, lourdement endettées et dont plusieurs affichent un déficit public bien plus important que l'objectif de 1,3% du PIB fixé par le gouvernement central pour la fin décembre.
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