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Depardieu... et les autres : où vont les exilés fiscaux ?

Les riches Français fuient-ils le pays depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée ? C'est ce qu'assure l'opposition alors que de son côté, la majorité explique que le cas de l'acteur est isolé. Qui sont ces exilés fiscaux? Depuis quand quittent-ils notre pays pour des cieux plus cléments fiscalement ?
Article rédigé par Ouafia Kheniche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (gilles Soen Wer Maxppp)

Suisse, Belgique et Grand Bretagne. Ces trois pays sont moins
prisés pour leurs climats ensoleillés que pour leurs avantages fiscaux. Les Français
les plus fortunés ne s'y sont pas trompés, puisqu'en 2010, 16% de personnes redevables
de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ont posé leurs valises chez nos
voisins Helvètes contre 12 % en Belgique, 12% également au Royaume Unis et 9%
aux Etats-Unis.

30 à 40% des migrants fiscaux reviennent

Au total, le nombre de personnes redevables de l'ISF est passé
de 281.000 en 2001 à 600.000 en 2012. Le nombre de départs liés au paiement de cet
impôt à augmenter passant de 384 en 2001 à 717 en 2010. Mais depuis 2006, les
chiffres fournis par Bercy montrent que le nombre d'exilés fiscaux stagne. Parmi
ces migrants, 30 à 40% reviennent en France, l'herbe n'étant pas forcement plus
verte à tous points de vue dans les pays avantageux fiscalement.  

Pas d'effet Hollande mesurable pour l'instant

Pour le moment, il n'est pas possible de savoir si l'accès
au pouvoir de François Hollande a accru le nombre d'exilés fiscaux, il faudra
un ou deux ans pour observer une réelle tendance. Mais d'après les chiffres
fournis par Bercy, à l'époque de Nicolas Sarkozy, les plus riches partaient déjà.
"La question est moins celle du pouvoir politique en place que de l'harmonisation
fiscale européenne
" explique Serge Collin, du SNUI, syndicat national
unifié des impôts
.

Les exilés fiscaux ont en effet le choix de résider dans
l'espace fiscal le plus avantageux en fonction de leurs revenus. Par ailleurs,
si le départ de ces individus et de leurs fortunes hors de France posent
problème, ce n'est rien comparé au manque à gagner que génère le départ
des entreprises.

Nomadisme fiscal

"On parle beaucoup des personnalités exilées fiscales
mais derrière ces grands noms, ce sont souvent des grands groupes industriels
qui s'exilent fiscalement. Ils pratiquent le nomadisme fiscal en toute légalité
puisque l'Union européenne n'a pas encore réfléchi à une harmonisation fiscale
"
poursuit Serge Collin. Il s'agit alors de centaines de millions d'euros qui quittent le pays chaque
année. On est loin des 145 millions d'euros que Gérard Depardieu se targue
d'avoir payé en 45 ans...

 

 

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