Décès de l'ancien Premier ministre italien Giulio Andreotti
Il disait qu'il attendrait son 100e anniversaire pour faire la fête. L'ancien président du Conseil est mort lundi en fin de matinée à son domicile de Rome, il avait 94 ans. Son absence, ces derniers mois, à des épisodes cruciaux de la vie politique italienne (élection présidentielle, vote de confiance au gouvernement) avait été relevée par tous les observateurs, et interprétée comme un signe de dégradation de son état de santé — Giulio Andreotti avait dû être hospitalisé l'été dernier pour des ennuis cardiaques.
34 mandats ministériels
Figure emblématique de la vie politique de l'après-guerre italienne, Giulio Andreotti aura occupé trois fois le fauteuil de Premier ministre, dirigé sept gouvernements et accumulé au total 34 mandats ministériels.
Né à Rome en 1919, Giulio Andreotti entre au Parlement en 1946, à 27 ans. Premier mandat ministériel dès l'année suivante. Puis il enchaîne les maroquins, dont quelques ministères régaliens (Intérieur, Défense, Affaires étrangères). Pressenti à plusieurs reprises pour assumer la charge de président de la République, il échouera à se faire élire président du Sénat en 2006. En 1991, le président de la République le nomme "sénateur à vie".
"Belzébuth" ou "le Pape noir"
Surnommé "l'inoxydable", "le Pape noir" ou encore "Belzébuth", Andreotti quittera le devant de la scène politique en 1992, après l'ouverture d'une enquête judiciaire pour collusion avec la mafia. Il sera notamment jugé pour avoir commandité l'assassinat du trop curieux journaliste Mino Pecorelli.
Condamné à 24 années de prison, Giulio Andreotti sera finalement blanchi de toute accusation par la Cour de cassation au terme de onze années de procès. "On me met tout sur le dos, sauf les guerres puniques parce que j'étais trop petit", lancera-t-il un jour.
Sur le plan politique, Giulio Andreotti restera le fossoyeur de la Démocratie chrétienne, qu'il avait créée, emportée par les scandales de corruption dans les années 1990.
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