Dans l’Union européenne, la mortalité dépasse désormais la natalité
L’Europe compte désormais plus de décès que de naissances. Selon l’institut Eurostat, on comptait 5,2 millions de décès pour 5,1 millions de naissances en 2015. Cela s’explique moins par une baisse de la natalité que par une hausse de la mortalité.
Outre une fécondité qui reste en moyenne sous la barre des 2 enfants par femme, nécessaires au renouvellement de la population, on assiste à un vieillissement rapide de la population et donc à un nombre de décès élevé. Les nombreux natifs du baby-boom, (1945 à 1965) vont accélérer cette tendance dans les 30 prochaines années.
L’écart entre les naissances et les décès dans l’UE s’est nettement resserré depuis 1960. Cette baisse de la fécondité est liée à l’apparition de la contraception et à l’arrivée des femmes sur le marché du travail.
Mais derrière ce «déclin européen», on constate de grands écarts entre les pays.
En Europe du Nord, le taux de fécondité est toujours relativement élevé, et les naissances restent plus nombreuses que les décès.
La France et l’Irlande sont largement en tête avec 1,94 enfant par femme.
En revanche, en Europe du Sud et de l’Est, le nombre de décès dépasse depuis plusieurs années celui des naissances. La Grèce et le Portugal ferment la marche avec respectivement 1,3 et 1,23 (enfants par femme).
En Bulgarie, Estonie, Roumanie, Hongrie et Croatie, la fécondité ne permet pas de renouveler la population, un phénomène aggravé par un solde migratoire négatif.
Avec 23.000 naissances supplémentaires en 2015, l’Allemagne a connu sa plus forte natalité depuis 15 ans. Le nombre d’enfants par femme tombé à 1,25 en 1995, serait aujourd’hui proche de 1,5.
Mais le « problème démographique allemand » n’est en rien réglé par le frémissement actuel de la fécondité car le nombre de décès augmente encore plus fortement (6,5% en 2015) en raison du vieillissement rapide de la population.
Sans apport migratoire, l’Allemagne perdrait un million d’habitants tous les cinq à six ans.
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