Crise : Sarkozy "consterné" par le référendum grec
Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a annoncé lundi que les Grecs seraient consultés sur les décisions prises la semaine dernière par la zone euro.
"Le geste des Grecs est irrationnel, et de leur point de vue, dangereux." A l'Elysée, la décision prise lundi 31 octobre par le Premier ministre grec d'organiser un référendum sur l'accord conclu la semaine précédente par la zone euro suscite l'incompréhension. Selon le correspondant du Monde à l'Elysée, Nicolas Sarkozy serait même "consterné" par ce choix.
Cet accord conclu à Bruxelles avec les banques porte sur un renoncement de 50% de leurs créances, soit 100 milliards d'euros sur un total d'endettement public de la Grèce de 350 milliards d'euros. Athènes recevra en outre de nouveaux prêts internationaux de 100 milliards d'euros également d'ici à la fin 2014.
"Si les Grecs n'en veulent pas, il ne sera pas adopté"
En échange, le pays doit accepter un vraisemblable renforcement des contrôles sur sa politique budgétaire, jusqu'à présenté contrôlée tous les trois mois par une "troïka" où sont représentés les trois principaux créanciers du pays: Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international.
Les Grecs "veulent-ils l'adoption du nouvel accord ou le rejettent-ils ? Si les Grecs n'en veulent pas, il ne sera pas adopté", a déclaré le Premier ministre. Georges Papandréou a aussi indiqué qu'il allait demander un vote de confiance au Parlement à propos de l'accord sur la dette. Il dispose d'une majorité de 153 députés au parlement (sur 300 sièges) mais fait face à une montée des oppositions au sein de son propre parti.
Craintes d'une perte de souveraineté
Des manifestations se sont déroulées dans tout le pays la semaine dernière contre la politique d'austérité du gouvernement socialiste. Les grecs craignent les conséquences de l'accord européen qui donnent aux créanciers plus de contrôle sur la politique budgétaire du pays, faisant craindre à certains une perte totale de souveraineté.
Un sondage paru le week-end dernier montre qu'une majorité de Grecs jugent les décisions du sommet négatives, 12,6% seulement les jugeant positives.
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