Crise : l'Allemagne garantit les dépôts des particuliers à 100%

Les négociations, intenses, ont duré tout le week-end, et il fallait absolument qu'une solution intervienne avant demain matin, moment de réouverture des places financières asiatiques.

La nouvelle est donc finalement tombée aux alentours de 23h15, le gouvernement allemand et les banques du pays se sont finalement mis d'accord pour porter à 50 milliards d'euros une ligne de crédit destinée à sauver de la faillite de la Hypo Real Estate, 4e banque d'Allemagne.

Concrètement, le secteur financier va accorder une "rallonge" de 15 milliards d'euros aux 35 milliards pour lesquels l'Etat s'était déjà - en grande partie - porté garant. Une première opération de renflouement, correspondant à cette somme, avait échoué hier samedi, au soir (voir nos articles).

Les négociations ont été menées à la fois par le gouvernement, la banque centrale du pays, mais aussi l'autorité de surveillance des marchés (Bafin) et des représentants du secteur bancaire et des assurances.

Plus tôt dans la journée, la chancelière Angela Merkel et son gouvernement avaient promis que l'Etat garantirait de manière "illimitée" les dépôts d'épargne des particuliers, améliorant une garantie jusque-là limitée, justement, à 20% des dépôts. Une mesure sans précédent. Le souvenir des années 30, où les conséquences de la crise de 29 avaient ruiné des millions d'Allemands, favorisant l'arrivée des nazis au pouvoir, n'y est sans doute pas pour rien dans cette mesure.
_ L'Autriche et le Danemark ont aussitôt emboîté le pas, annonçant eux aussi la garantie totale des dépôts et des produits d'épargne des particuliers. La Suède, elle, va doubler le plafond de garantie, passant à un peu plus de 50.000 euros. L'Irlande avait été la première à garantir les dépôts à 100%. Elle avait alors été très critiquée pour cette décision. En France, les dépôts des particuliers ne sont garantis qu'à hauteur de 70.000 euros.

Le nord de l'Europe n'est pas le seul touché. C'est à présent au tour de l'Italie de voler au secours d'une banque au bord de la faillite. Et pas n'importe laquelle, il s'agit de la première banque du pays, Unicredit. Un plan de sauvetage est dans les tuyaux.

Des turbulences que les bourses européennes n'apprécient pas. Elles ont ouvert à la baisse ce matin, avec -4,49% pour le CAC 40 à Paris, -4,15% pour le Dax à Francfort et -5,02% pour le Footsie à Londres.

Matteu Maestracci, Grégoire Lecalot