Crash à Madrid : la compagnie aérienne pointée du doigt
L'appareil de la compagnie Spanair, un McDonnell Douglas MD-82, devait relier Madrid à Las Palmas, aux Canaries. Alors qu'il s'apprêtait à quitter l'aéroport international de Barajas, il a fait une sortie de piste et s'est écrasé, en pleine phase de décollage. Ce serait en fait l'un des moteurs qui aurait pris feu, mais les circonstances de l'accident restent encore très floues. Les enquêteurs écartent une cause suspecte et penchent pour la thèse de l’accident, a indiqué la ministre espagnole des Infrastructures Magdalena Alvarez. "Ce seront surtout les boîtes noires qui nous permettront d’identifier les causes" du drame, a-t-elle dit.
De "graves carences"
Mais déjà les yeux se tournent vers Spanair, deuxième compagnie aérienne espagnole, en proie à de lourdes pertes financières - plus de 50 millions d'euros au premier semestre - et qui avait annoncé en juillet le départ d'environ un quart de ses effectifs. Au lendemain du crash, la presse espagnole faisait ainsi état dans ses colonnes des difficultés de fonctionnement de la compagnie et le grand quotidien madrilène El Mundo n'hésitait pas à titrer en Une: "La crise à Spanair débouche sur une tragédie avec 153 morts", évoquant même dans un éditorial de possibles "négligences criminelles". Selon le quotidien El Pais, les pilotes de Spanair avaient publié peu avant l'accident dramatique de mercredi un communiqué critiquant le "chaos organisationnel" et les "graves carences" de fonctionnement de la compagnie. Le texte dénonçait en particulier les "pressions" de la direction pour que "les équipages et le personnel de maintenance transgressent les normes" habituelles de fonctionnement, toujours selon le quotidien El Pais.
"Le pilote avait détecté quelque chose"...
L'enquête devra notamment déterminer si le problème signalé par le pilote avant le décollage de l’appareil a eu une incidence sur la suite des événements. "Lors d’une première tentative, le pilote est parti (a décollé) puis est revenu parce qu’il avait détecté quelque chose, qui devra être déterminé par la commission d’enquête", a déclaré la ministre des Infrastructures. "Les responsables de la maintenance de la compagnie ont autorisé le décollage, assumant leur responsabilité qui consiste précisément à examiner l’avion quand le commandant signale n’importe quel type d’incident à bord", a-t-elle ajouté.
Le directeur général de Spanair, Marcus Hedblom, s'est défendu ce jeudi devant la presse : " Tout ce que nous avons fait avec cet avion, nous l'avons fait en respectant les règles et les normes" de l'aviation civile, a-t-il déclaré. "Nous devrons attendre le résultat de l'enquête pour être sûrs de comprendre exactement ce qui s'est passé", a-t-il.
Cécile Mimaut, avec agences
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