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Coup de gueule

Comme vous le savez sûrement (hum…), France 3 a organisé mardi dernier 6 débats entre les têtes de liste des principaux partis dans les euro-régions. Je participais à celui du Centre-Limousin-Massif central présenté par l’excellent Xavier Riboulet. J’ai ainsi pu mieux connaître les 6 candidats. Coup de gueule.
Article rédigé par Véronique Auger
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
 

Faut-il s’étonner du manque d’appétit des citoyens pour les élections européennes quand on voit les personnalités choisies par les partis politiques ? Certaines régions, comme celle du Centre-Massif Central n’ont vraiment pas de chance.

Commençons par la jeune tête de liste des écolo, Clarisse Heusquin. Elle a tout juste 26 ans, ce que je ne lui reproche pas : la valeur n’attend pas le nombre des années. Mais, face aux vieux loups de la politique, c’est malheureusement un handicap. A 26 ans, lorsqu’on a été bien élevé, on ne coupe pas la parole aux autres quand ils parlent. On attend qu’on vous la donne. Erreur vues les ambiances sur les plateaux aujourd’hui où l’on dirait que l’objectif est de monopoliser 100% du temps d’antenne et d’empêcher les autres de s’exprimer. A 26 ans, on possède encore ce joli regard plein de convictions. Erreur encore face aux cyniques que sont devenus les politiques.

Parlons maintenant de son voisin lors du débat, Jean-Paul Denanot, Président PS du Conseil régional du Limousin. C’est lui qui jouait de l’accordéon à Tulle derrière François Hollande le jour de l'élection présidentielle. 70 ans… Et manifestement incapable d’avancer des arguments concrets quelque soit le dossier européen sur lequel on l’interroge. Une catastrophe ambulante. Le député sortant était Henri Weber. Certes pas un local de l’étape (cela avait été reproché au PS il y a 5 ans), certes lui non plus ne fait pas partie des perdreaux de l’année (il frôle les 70 ans) mais au moins il aurait pu faire le job sérieusement.

Passons à la représentante du Front de Gauche : Corinne Morel-Darleux. Elle tient un blog qui s’appelle www.lespetitspoissontrouges.org. Je vous suggère de regarder sa longue vidéo où elle mélange allègrement règlement et directive pour un sujet aussi connu que Reach. Ouille ! Et ce n’est pas sa seule confusion. Si elle est élue, va falloir qu’elle révise. Ne serait-ce que pour s’opposer avec efficacité comme elle a l’intention de le faire…

Le suivant s’appelle Bernard Monot. C’est l’économiste du Front national. Il est banquier et a d’abord conseillé Marine Le Pen sous un faux nom, Nicolas Pavillon. Voilà qui donne confiance… En privé il explique que l’économie, c’est simple et que l’Europe aussi. Bigre ! Une fois à l’antenne il passe son temps à interrompre ses adversaires à coup de petites piques et quand il a réussi à monopoliser la parole il débite à 300 à l’heure sa vérité passant d’un sujet à l’autre sans même respirer. S’il est élu il devra apprendre à écouter les autres, à faire court et à se taire. En est-il capable ?

Les deux derniers candidats sont Brice Hortefeux, pour l’UMP, et Sophie Auconie pour l’UDI. Ils sont députés sortants et connaissent donc très bien les dossiers. Mais patatras : il y a 5 ans ils étaient sur la même liste. Ils sont aujourd’hui adversaires. Et ne se ménagent plus, c’est évident. Dans l’assemblée sortante l’UMP avait 3 députés. Elle risque de ne plus en avoir qu’un. Et l’UDI aucun. Quels sont les individus qui ont mis au point cette stratégie qu’on les félicite ?

Dimanche soir, certains expliqueront que les électeurs abstentionnistes ont tort. Mais qui faudra-t-il blâmer ?

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