Commission européenne : premier débat avant les élections
Sans invective, sans débordement,
sans prise de bec, les quatre candidats à la présidence de la Commission européenne, derrière leur pupitre, voulaient apparemment
surtout exprimer en termes simples leur vision de l'Union européenne. Le conservateur Jean-Claude Juncker, le socialiste Martin Schulz, le libéral Guy Verhofstadt et l'écologiste Ska Keller, ont croisé le fer dimanche soir pour ce "premier débat présidentiel européen" organisé par l'université de Maastricht, avant les élections du 25 mai.
En vertu du traité de Lisbonne, entré en vigueur en 2009, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE devront pour la première fois "tenir compte des élections au Parlement européen" pour la désignation du chef de l'exécutif européen. Autrement dit, le successeur du Portugais José Manuel Barroso à la tête de a Commission sera nommé par les dirigeants européens et ce choix devra être confirmé par les eurodéputés, en fonction du résultat des élections européennes de la fin mai.
Revoir le débat (à partir de 1'55) :
Un débat dominé par les thèmes économiques
Les thèmes étaient nombreux : le rôle de ces élections, l'euroscepticisme ou la
politique étrangère, mais le débat a été largement dominé par les dossiers économiques.
"Je fais campagne pour une Europe qui crée des emplois et de la croissance sans dépenser l'argent que nous n'avons pas ", a dit l'ancien Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, candidat du Parti populaire européen (PPE, centre droit), que les sondages donnent légèrement favori devant le candidat social-démocrate, l'Allemand Martin Schulz, actuel président du Parlement européen.
Ce dernier, farouche adversaire des politiques d'austérité, a notamment souhaité un effort financier pour aider les jeunes, "qui paient pour une crise dont ils ne sont pas responsables ", à trouver un emploi.
Une Europe "plus efficace"
"Je veux un vote des citoyens, et pas un débat derrière des portes fermées ", a lancé Martin Schulz. Il faut un "tournant radical " vers une Europe plus efficace et mieux intégrée, a assuré Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge, très offensif et critique envers le bilan de la Commission sortante.
Sur la question de l'immigration, les trois hommes se sont accordés sur la nécessité d'une immigration économique contrôlée, l'écologiste Ska Keller faisant entendre sa différence en plaidant pour plus d'ouverture aux réfugiés et demandeurs d'asile.
"Pas une troisième guerre en un siècle"
Sur le plan diplomatique enfin, les candidats ont convenus de la nécessité d'une riposte européenne à la Russie pour son action en Ukraine, mais qui ne menace pas la paix. "Nous ne voulons pas une troisième guerre en un siècle ", a dit Jean-Claude Juncker.
Cet exercice,
le premier du genre, a réuni sur un même plateau les têtes de liste de ces
élections et parmi eux probablement le prochain président de la Commission
européenne. D'autres débats auront lieu dans les prochaines semaines, avant un grand débat à cinq le 15 mai.
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