Comment l'Église irlandaise a couvert 30 ans d'abus sexuels sur des enfants...
Principales préoccupations du diocèse de Dublin, selon ce rapport de 700 pages : "garder le secret, éviter le scandale, protéger la réputation de l'Église et préserver ses biens".
Quatre anciens archevêques surtout (dont un ancien cardinal) sont accusés de n'avoir pas "signalé à la Gardai (la police nationale irlandaise) qu'ils étaient au courant d'abus sexuels sur des enfants" commis à partir des années 60, et ce jusqu'au milieu des années 90 : plus de 30 ans d'impunité !
Ce rapport : "un catalogue d'actes maléfiques..."
Car, il ne s'agit pas de quelques victimes isolées : la commission a mis au jour "le cas d'un prêtre qui a avoué avoir abusé sexuellement de plus de 100 enfants" et d'un autre qui a reconnu avoir abusé de mineurs en moyenne "une fois toutes les deux semaines pendant son ministère qui a duré plus de 25 ans".
_ 46 prêtres au total auraient été couverts. Subissant, au pire, à l'époque, une évaluation psychiatrique, avant d'être simplement mutés dans une autre paroisse !
Le ministre irlandais de la Justice Dermot Ahern a exprimé son sentiment de "répugnance et de colère", à la lecture des conclusions de cette enquête. Et le gouvernement a présenté ses excuses pour les défaillances de l'État qui n'a pas su alors protéger les enfants. L'archevêque actuel de Dublin lui a exprimé ses "excuses, son chagrin et sa honte".
_ Des remords collectifs, six mois seulement après un autre rapport qui avait horrifié le pays. C'était en mai. Les Irlandais apprenaient aussi des décennies d'abus sexuels, parfois "endémiques", à partir des années 30, dans les institutions pour enfants dirigées là encore par l'Église catholique !
Pour éviter que ça ne se reproduise, Amnesty International appelle à un référendum en Irlande pour inscrire les droits des enfants dans la constitution irlandaise. Colm O'Gorman, le directeur d'Amnesty International pour l'Irlande, lui-même, aurait été victime d'abus par des prêtres.
Cécile Quéguiner avec agences
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