Cet article date de plus de treize ans.

Claque électorale pour Silvio Berlusconi

Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a subi un lourd revers électoral aux élections municipales. Il perd en particulier son fief de Milan au profit de la gauche. Silvio Berlusconi a reconnu sa défaite, alors qu'il avait présenté ce scrutin comme un referendum pour ou contre sa politique et sa personne. La Ligue du nord, alliée indispensable pour former un gouvernement, pourrait prendre ses distances.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Il s'attendait à un avertissement, mais pas à ça : Milan, capitale économique de l'Italie, Milan, ville qui a vu naître la fortune - dans tous les sens du terme - de Silvio Berlusconi, là où il a vu le jour pour commencer. Milan se détourne du “cavaliere” et tombe dans les bras de la gauche. Le séisme politique ne cache même pas le reste de la débâcle : Naples, troisième ville du pays, vote à nouveau massivement à gauche, comme Turin et Bologne au premier tour. Mantoue et Trieste, autres bastions du nord, tombent également. Même Arcore, ville où se trouve la désormais célèbre villa de Silvio Berlusconi, celle des “bounga-bounga”, passe à gauche.

Le président du Conseil, sentant tout de même venir le vent du boulet, avait pourtant mouillé la chemise au premier tour. Il a voulu personnaliser la campagne, au point d'en faire un referendum pour ou contre sa personne et sa politique. L'engagement semble avoir galvanisé les électeurs, mais dans l'autre sens. Même si de lourds problèmes locaux expliquent aussi les scores, comme la crise des déchets à Naples ou les controverses autour de l'Expo 2015 à Milan, le chef du gouvernement n'a pu que reconnaître sa défaite, tout en appelant à conserver son calme et poursuivre les réformes.

De nombreux observateurs voient dans ce résultat le chant du cygne pour le berlusconisme. Certains prédisent même des législatives anticipées, alors qu'elles doivent avoir lieu en 2013. Pour l'instant, la coalition gouvernementale semble toutefois tenir. La Ligue du nord, l'allié indispensable, a affirmé son soutien. Mais en faisant les comptes, elle ne mettra pas longtemps à constater, elle l'a sans doute déjà fait, que Berlusconi l'entraîne dans sa chute, alors qu'elle avait plutôt le vent en poupe jusqu'ici. Le rédacteur en chef de son journal, la Padania, a d'ailleurs tiré les leçons : “c'est une très lourde défaite et le grand perdant est le président du Conseil”, a-t-il lâché.

Il pourrait aussi perdre dans les prétoires, alors que le procès du Rubygate commence ce mardi, et que la justice enquête aussi sur un possible abus de pouvoir dans le cadre de la campagne électorale à la télévision.

Grégoire Lecalot, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.