Chahuté par la rue et par l'opposition, le Premier ministre grec annonce un remaniement
Actualisé à 20h45 avec l'annonce du remaniement
Partira, partira pas ? Plus que jamais, l'actuel Premier ministre grec, le socialiste Georges Papandréou est chahuté. Par la rue : quelque 20.000 personnes, selon la police, le double selon les syndicats, ont défilé cet après-midi dans les rues d'Athènes, pour protester, une fois de plus, contre le plan d'austérité qui se prépare.
La police a dû faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, rassemblée sur la place Syntagma - la place de la Constitution, devant le Parlement. Les "indignés" ont, à l'image de ce qui s'est passé en Espagne, tenté d'encercler le Parlement, sans succès.
Car c'est à partir de ce soir que les députés examinent le projet de loi budgétaire, qui prévoit 28,4 milliards d'euros d'économies d'ici cinq ans, ainsi que des privatisations massives. Selon les agences de notation financière, le pays est au bord d'un défaut de paiement.
_ Le premier plan de sauvetage avait fait grimper le chômage à 16,2%, et aggravé la récession pour la troisième année...
Papandréou sur la sellette
Le Premier ministre se retrouve confronté à un affaiblissement de sa majorité. Un député a fait défection mardi, dénonçant l'échec de la politique du moment. Les socialistes n'ont plus que 155 des 300 sièges du Parlement. Une majorité de plus en plus fragile...
Dans un esprit d'apaisement, le Premier ministre a proposé cet après-midi de mettre sur pied un gouvernement d'union nationale. Avec ou sans lui, d'ailleurs. “Si je suis le problème, je ne vais pas rester bloqué sur mon fauteuil. Je peux débattre de tout, y compris d'un gouvernement d'union nationale”, a-t-il déclaré.
_ Du côté de l'opposition, on reste très ferme. “Nous avons dit au Premier ministre lors d'une conversation téléphonique que nous n'accepterions un gouvernement élargi qu'à deux conditions: le départ de Georges Papandréou et (...) la renégociation des conditions fixées par l'UE et le FMI”.
Finalement, Papandréou a tranché, dans la soirée : il formera un nouveau gouvernement, dès demain. Et demandera un vote de confiance à son groupe parlementaire.
_ Pas sûr que cela suffise à calmer la rue...
Guillaume Gaven, avec agences
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