Catastrophe écologique en Hongrie
C'est un réservoir de la société de production d'aluminium MAL, située à 160 km de Budapest, qui a lâché lundi. Son contenu, un million de mètres cubes de boue rouge, s'est alors répandu sur les villages voisins. Bilan : quatre morts et plus d'une centaine de blessés. Toxique, ce résidu industriel provoque en effet de graves brûlures à la peau et des irritations aux yeux.
Les réserves d'eau potable, situées en profondeur, ne risquent apparemment pas d'être affectées. Mais ce qui inquiète les autorités et les associations écologistes désormais, c'est la dispersion de ce polluant dans les rivières. Selon un responsable de la gestion des eaux, la boue pourrait atteindre d'ici quatre ou cinq jours le Danube, deuxième plus long fleuve d'Europe après la Volga. Seul moyen pour l'instant de limiter l'effet corrosif de la boue selon les experts : répandre du plâtre...
"Il est encore difficile de dire comment cela va affecter l'environnement, mais une chose est certaine: les métaux lourds sont connus pour leur longévité et ne disparaissent pas d'un jour à l'autre", déclarait Gabor Figeczky, directeur adjoint de WWF-Hongrie. On sait déjà que ce type de boue rouge rend stérile le sol avec lequel elle est en contact et tue les poissons.
A qui la faute ? Il n'a pas fallu longtemps pour que la question de la responsabilité de la catastrophe se pose. Selon la société MAL, toutes les règles de sécurité ont été respectées. Elle plaide l'incident technique. Du côté de WWF-Hongrie, l'usine MAL aurait entreposé trop de boue rouge dans le réservoir. Il pourrait avoir cédé à cause d'une surcharge. Une hypothèse partagée par le Premier ministre hongrois. Des images satellites indiqueraient une fissure visible sur la digue la veille de l'accident...
Caroline Caldier, avec agences
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