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Ça se bouscule vers la planète Mars

La planète rouge est à la mode. Au cinéma bien sûr, et surtout dans les bureaux des agences spatiales. Les Américains prévoient une mission habitée en 2030. Russes et Européens, plus modestes, y enverront un robot. Le premier départ a eu lieu le 14 mars 2016 pour valider le lanceur et l’atterrisseur.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La fusée Proton décolle du cosmodrome de Baïkonour le 14 mars 2016. (ESA–Stephane Corvaja)

Le programme Exomars s’articule autour de deux missions, dont la seconde est prévue en 2018. La fusée Proton, qui a décollé de Baïkonour pour un voyage de sept mois, transporte un module le TGO (Trace Gaz Orbiter) et un atterrisseur en phase de test nommé Schiaparelli, du nom de l’astronome italien.
 
La mission comporte donc deux volets. Au terme des 496 millions de kilomètres du voyage, l’atterrisseur se séparera de la sonde pour se poser sur la planète rouge. Entrée atmosphérique, descente freinée par un parachute et enfin atterrissage, tout sera analysé  Sans panneau solaire, Schiapparelli ne fonctionnera que quelques heures. Quant à la sonde, elle se positionnera en orbite autour de la planète et analysera son atmosphère. En particulier, il s’agira d’analyser le méthane présent. Sur terre,ce gaz est d’origine biologique. Si on le retrouve sur Mars, c’est qu’il y a peut-être eu de la vie.
 
En fait, la mission préparera celle de 2018, durant laquelle un robot se posera sur la planète rouge, à la recherche de traces de vie… passée ou présente.
 
Les Russes reviennent ainsi dans la course grâce à la collaboration avec l’Agence spatiale européenne (ESA). La Russie rêve de Mars, mais n’a plus trop les moyens de ses rêves. En 2011, la sonde Phobos-Grunt avait échoué… dans le Pacifique ! Cette fois, les Russes fournissent le lanceur ainsi que le robot martien. Et le budget global du programme s’élève tout de même à 1,2 milliard d’euros.

 

La NASA en 2030
L’agence américaine a de grosses ambitions. Rien de moins à terme, que d’expédier un humain sur Mars en 2030. La NASA surf sur le succès populaire qu’a rencontré le robot Curiosity qui en 2012, a envoyé des images stupéfiantes de la planète.
 
L’agence américaine est sur la même longueur d’onde que l’ESA. L’étude de Mars permettra peut-être de savoir pourquoi la vie y a disparu. Mais, différence essentielle, les Etats-Unis considèrent que d’envoyer des hommes faire ces recherches sera le nouveau «grand bond en avant pour l’humanité.»
 
Car il s’agit de passer plus d’un an dans l’espace, 14 mois de voyage et tout de même quelques jours sur place ! Dans la station spatiale internationale on teste la réaction des astronautes aux longs séjours dans l’espace. Le record est de 12 mois. Du reste, tout est à inventer, fabriquer, tester, du lanceur au module de vie et d’atterrissage.
 
Prestige
Beaucoup d’observateurs, y compris au sein du CNES (Centre national d'études spatiales), voient dans la démarche américaine une simple politique de prestige. Or, la  Guerre froide est finie et l’URSS n’existe plus. Les Etats-Unis n’ayant plus personne avec qui rivaliser, il est peu probable que les autorités dépenseront les milliards de dollars nécessaires au voyage dans le «deep space»

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