Brown-Sarkozy : réconciliation sur le dos des banquiers
Les bonus bancaires feraient-ils les frais d'une réconciliation franco-britannique ? Ironie mise à part, c'est bien sur ce sujet que Gordon Brown et Nicolas Sarkozy ont décidé de se rabibocher, après la brouille déclenchée par la nomination de Michel Barnier comme commissaire européen et les propos peu diplomatiques du président français sur la City londonienne.
Les deux hommes publient donc aujourd'hui une tribune conjointe dans le Wall Street Journal, dans laquelle ils appellent à taxer les bonus bancaires, ces substantielles primes aux traders et aux dirigeants des banques.
_ Et justement, la France suit la Grande-Bretagne qui a annoncé qu'elle joindrait le geste à la parole, à titre provisoire pour l'instant. Hier, le gouvernement Brown a révélé qu'il taxerait les bonus versés par les banques à leurs salariés seraient taxés à hauteur de 50% dès lors qu'ils dépasseront 25.000 livres sterling (27.600 euros). Cette taxation a été qualifiée d'exceptionnelle par Londres. il s'agira des bonus 2010, taxés au titre de l'année 2010.
La France a donc décidé d'embrayer en prenant la même direction, mais sans en dévoiler les modalités : “Il y aura une taxation exceptionnelle sur les bonus payés en 2010 au titre de l'exercice 2009. Les aspects techniques
restent à définir”. Le quotidien économique Les Echos croit savoir que cette taxation serait également à hauteur de 50% quand le montant dépasserait 27.000 euros.
La Fédération bancaire française (FBF), l'association qui défend en France les intérêts des établissements bancaires, s'abstient à ce stade de tout commentaire sur le projet de taxe. Elle devrait bientôt donner de la voix, d'autant que la chancelière allemande, Angela Merkel, juge l'idée d'une taxation des bonus “très charmante”.
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