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Biélorussie : Kolia Loukachenko, 11 ans, apprenti dictateur

Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié
Il a 11 ans. Il a déjà rencontré les grands de ce monde, accompagne depuis des années papa partout où qu’il aille : à l'ONU, à des défilés militaires... Lui, c’est Nikolaï Loukachenko, dit Kolia, fils d’Alexandre, l’un des derniers dictateurs à la mode stalinienne. Et peut-être successeur désigné de son père, Alexandre Loukaschenko, réélu le 11 octobre 2015 pour un 5e mandat consécutif.

​Le président Alexandre Lukachenko et son fils Konia assistent à un défilé militaire à Minsk en 2010 

Le jour du scrutin, Alexandre Loukachenko, 61 ans, avait donné un cours d’éducation civique au fiston en lui faisant mettre son bulletin dans l’urne dans un bureau de vote de Minsk, la capitale. Il faut bien que le métier rentre ! Ledit fiston est le troisième garçon du dictateur, conçu avec son médecin personnel, Irina Abelskaïa, et non avec sa femme Galina. Laquelle vivrait «recluse dans une maison sous haute surveillance (…) loin de la capitale», rapporte «Ouest France». Le président biélorusse a deux autres fils plus âgés : Viktor, 39 ans, conseiller à la présidence, et Dmitri, 35 ans, qui dirige un club sportif. Mais on ne les voit jamais en public.
 (REUTERS - Vasily Fedosenko)
Alexandre et Kolia ont une relation fusionnelle, comme ici pour récolter des patates à la résidence présidentielle de Drozdy, près de Minsk, le 16 août 2015. «C’est mon talisman, mon crucifix, donc je le porte», n’hésite pas dire le dictateur cité par «Ouest France». «Mon fils ne me quitte jamais. Loin de moi, il n’arrive pas à dormir le soir». En 2009, le dirigeant biélorusse expliquait que Kolia, alors âgé de quatre ans, ne se laissait nourrir et habiller que par son dictateur de père… Et exigeant avec ça !
 (REUTERS - Andrei Stasevich - BelTA)
L'enfant est un passionné de la chose militaire. Alors, papa lui raconte «l’histoire de Napoléon et de la Guerre patriotique de 1812» contre l’empereur des Français. Et puis, il l’emmène à des défilés militaires, comme ici le 3 juillet 2011. Où Kolia, ceintré dans un vrai uniforme (sans la belle casquette à la soviétique), salue comme un vrai militaire. Lors de tels évènements, le bambin apprécie que les généraux le saluent à leur tour, nous explique «The Economist».  (REUTERS - BelTA - Nikolai Petrov)
Dmitri Medvedev connaît la passion de Kolia pour les armes. Le 29 septembre 2009 (alors qu’il présidait aux destinées de la Russie), il a offert au gamin (âgé de cinq ans) un rudement beau révolver, «en or», selon «The Economist». Qui c’est qu’a l’air content ? (REUTERS - RIA Novosti - Kremlin - Vladimir Rodionov )
Fiston ne s’identifie pas qu’aux héros militaires. Il aime apparemment aussi les grands sportifs. Ici, il assiste avec son président de père, le 8 septembre 2011, dans un complexe sportif de Minsk à une cérémonie commémorative en l’honneur de hockeyeurs morts dans un accident d’avion.
 (REUTERS - Vasily Fedosenko )
Alexandre emmène Kolia lors de ses visites à l’étranger, comme ici au Venezuela le 26 juin 2012 au palais de Miraflores à Caracas. On en profite pour saluer «à la djeunes» l’homologue vénézuélien de Loukachenko, Hugo Chavez (mort le 5 mars 2013).
 (REUTERS - Carlos Garcia Rawlins)
Le gamin accompagne son père pour des cérémonies moins agréables, comme ici à Caracas, le 8 mars 2013, pour rendre un dernier hommage au président vénézuélien Hugo Chavez, le 8 mars 2013. Face à lui, de l’autre côté du cercueil, l’(ancien) dirigeant iranien Mahmoud Ahmadinejad.
 (AFP - MIiguel Angel Angul - Presidencia )
Le jeune garçon a rencontré le pape (alors Benoît XVI) au Vatican le 27 avril 2009. Curieusement, il lui a offert un livre… pour enfants. Il se murmure que l’opinion biélorusse, très conservatrice, n’aurait pas apprécié cette visite au Saint-Siège car nul n’ignore dans le pays que Nikolaï est né d’une relation extraconjugale du président. De la morale avant toute chose… D’autant plus curieux que les catholiques ne représentent que 20 % des 9,5 millions d’habitants (orthodoxes à 75%)…
 (REUTERS - Chris Helgren)
Il en connaît du beau monde, Kolia. Parmi d’autres, il a rencontré (à l’ONU le 28 septembre 2015) l’homme le plus puissant du monde, Barack Obama, président des Etats-Unis d’Amérique, et son épouse Michelle. Faut-il alors s’étonner que l’enfant soit déjà connu pour le dédain dont il fait preuve à l'égard du petit personnel ou même de ses propres grands frères…?
 (AFP - Belta - Official White House Photo / LAWRENCE JACKSON)
Kolia aime la moto. Le 18 juillet 2009, il a enfourché une Harley à Minsk avec son dictateur de père. Quel bonheur ! Pour certains Biélorusses, le comportement du président Loukachenko à l'égard de son fils n'est pas «normal». A les écouter, cela pourrait avoir des conséquences psychologiques désastreuses pour l'enfant. Le père affirme qu’il envoie son rejeton dans une école ordinaire de village. Reste une dernière question : Alexandre prépare-t-il son fils à régner ? Ou s’efforce-t-il de suivre les conseils de communication donnés par le réalisateur britannique Timothy Bell, embauché en 2008 pour adoucir son image autoritaire ?
 (AFP PHOTO - BELTA - Andrei Stasevich  )

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