Berlusconi face au désastre de Messine
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a survolé dimanche les dégâts des coulées de boue à MessineLe chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a survolé dimanche les dégâts des coulées de boue à Messine
Il a promis des maisons pour les victimes et un moratoire sur les impôts aux habitants des régions touchées par le glissement de terrain, après avoir survolé en hélicoptère la zone dévastée.
Selon ses dires, le glissement de terrain a fait au moins 22 morts, 40 disparus et et 524 déplacés.
A ses yeux la reconstruction se fera à l'image de celle de l'Aquilla, ville touchée début avril par un séisme qui a fait quelque 300 morts.
"La reconstruction coûte trop cher et n'est pas sûre. Nous ferons donc comme à l'Aquila: de nouvelles habitations dans d'autres zones, mais toujours à l'intérieur du tissu urbain", a-t-il déclaré après avoir survolé la zone.
"Ce que j'ai vu depuis l'hélicoptère est vraiment impressionnant. Heureusement que vous avez pu vous échapper. Je suis heureux de vous voir ici. Courage, soyez tranquilles", a-t-il dit aux survivants.
Selon l'Agence italienne Ansa, ces derniers ont fait l'éloge du travail de la protection civile, des forces de l'ordre et des pompiers, mais ont demandé au Cavaliere de "ne pas les abandonner", ajoutant qu'ils "voulaient rentrer rapidement chez eux".
A un habitant qui lui montrait des constructions abusives sur les collines englouties sous la boue, Silvio Berlusconi a répondu: "j'ai vu des abus dans toute l'Italie, mais je ne vous laisserai pas seuls et je reviendrai".
Urbanisation anarchique
Les commentateurs en Italie continuaient dimanche de dénoncer l'urbanisation anarchique, le manque de respect des normes et autres "abus" jugés responsables de cette tragédie.
Au cours d'un bref point de presse, lors duquel aucune question n'a pu être posée, le président du Conseil a pour sa part expliqué le drame par des "précipitations absolument exceptionnelles".
Il a également annoncé que la région Sicile avait débloqué 20 millions d'euros en faveur des sinistrés et promis des mesures qui seront annoncées au prochain conseil des ministres. "J'espère que nous pourrons débloquer un milliard pour les zones à risque hydraulique, comme nous l'avons fait pour les zones à risque sismique', a-t-il dit.
Un projet pharaonique critiqué
En pénétrant dans la préfecture, M. Berlusconi avait soigneusement évité des manifestants qui protestaient contre un projet de pont sur le Détroit de Messine, brandissant une pancarte "ils attendaient des morts en discutant du Pont".
Vendredi, le président de la République, Giorgio Napolitano, avait déjà critiqué indirectement ce projet d'un coût de 6,1 milliards d'euros, dont la mise en oeuvre est prévue l'an prochain, en plaidant pour "un plan sérieux en faveur de la sécurité, plutôt que des constructions pharaoniques".
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