"C'est tout aussi incroyable et excitant pour eux que pour les archéologues" : des ouvriers découvrent des ossements de mammouth sur le chantier du métro de Bruxelles

Des ouvriers ont eu la surprise de découvrir des ossements d'un mammouth de plus de 11 000 ans, à huit mètres de profondeur, sur le chantier du métro de la capitale belge.
Article rédigé par Angélique Bouin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Ann Degraeve, archéologue en chef d'urban.brussels, pose devant les ossements de mammouth retrouvés. (ANGELIQUE BOUIN / RADIO FRANCE)

Une surprise de taille sur un chantier de la capitale belge : des ossements de mammouth datant d’il y a plus de 11 000 ans ont été retrouvés sur le chantier du futur métro qui doit relier le nord et le sud de Bruxelles. "Un fait rare et exceptionnel !", salué par la secrétaire d’État belge, Ans Persoons, le 16 février 2024.  

La découverte de faune préhistorique est assez rare en région bruxelloise et permet de mieux cerner le passé de la capitale.  "Ces animaux vivaient dans une steppe, très froide, ensemble avec l'homme - qui est à ce moment-là le Néandertal - dans un environnement très froid", raconte Ann Degraeve, archéologue en chef d'urban.brussels, le service d'urbanisme et de préservation du patrimoine de la région de Bruxelles.

Retrouver tous les os manquants

Dans le détail, il s'agit de deux fémurs de près d'un mètre et d'un fragment de défense, immenses et bien conservés. Bien que le chantier de la future station hommage à l’harmoniciste Toots Thielemans, était surveillé par des équipes d'archéologues, ce sont des ouvriers du chantier qui ont trouvé le premier à plus de huit mètres de profondeur. Car lorsque l'on creuse profondément pour le métro, on touche les couches sédimentaires de la dernière période glaciaire, lorsque des mammouths laineux déambulaient dans ce qui deviendra Bruxelles. "Ce n'est qu'avec des terrassements à une profondeur telle qu'on a cette chance de s'approcher un peu plus de ces couches et de non seulement récupérer les fragments de mégafaune, mais aussi de prendre des échantillons et d'apprendre un peu plus sur cette période", décrypte la spécialiste. 

Le chantier n'est pas arrêté pour autant, mais les ouvriers seront plus attentifs : "C'est tout aussi incroyable et excitant pour eux que pour les archéologues. Et donc ils sont beaucoup plus attentifs. Ce sont des alliés en fait." Dans une cabine de chantier, ils ont punaisé le dessin d'un mammouth et se sont donnés comme défi, dit-elle, de retrouver tous les os manquants.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.