Belgique : un rapport analyse les conséquences de la pédophilie dans l'Eglise
Ce rapport commandé par l'Eglise catholique de Belgique s'appuie sur les témoignages d'une centaine de victimes. Un coup de projecteur sur des faits commis entre les années 50 et 80, par des des ecclésiastiques, mais aussi des professeurs de religion ou des accompagnateurs de mouvements de jeunesse. Deux tiers des témoignages proviennent d'hommes, pour un tiers de femmes, en moyenne âgés de 50 à 60 ans aujourd'hui.
Dirigée par un pédopsychiatre indépendant Peter Adriaenssens, les premières conclusions de l'étude sont accablants. En particulier le risque élevé de suicide chez ces victimes, ou chez leurs proches. Une personne abusée a signalé que son partenaire s'était également suicidé "à la suite de l'impact de son passé sur lui-même et sur leur relation", révèle le rapport.
Le poids du secret et de la honte a également pesé sur le développement psychique de ces victimes. Certains d'entre eux ont attendu des dizaines d'années pour rendre public leur calvaire, qui a commencé pour la plupart lorsqu'ils avaient 12 ans, mais pour certains alors qu'ils n'étaient âgés que de 2 ou 5 ans.
La plupart de ces plaintes, en principe prescrites du point de vue pénal, sont parvenues après la démission forcée le 23 avril de l'évêque de Bruges (nord-ouest), Roger Vangheluwe, qui a reconnu avoir abusé sexuellement de son neveu mineur entre 1973 et 1986. Selon la presse belge, le nombre de victimes identifiées serait en fait de "plus de 800". La Belgique a été à son tour rattrapée par les scandales de pédophilie au sein de l'Eglise. L'ancien primat de Belgique, le cardinal Godfried Danneels, a été accusé d'avoir tenté d'étouffer plusieurs de ses affaires pour protéger l'image de son institution.
Caroline Caldier, avec agences
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