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Belene, le «goulag» bulgare
Publié le 17/06/2015 16:08
Durant le régime communiste en Bulgarie, 45 «foyers de rééducation par le travail» ont été construits dans le pays entre 1944 et 1962. Pour que la mémoire ne s’efface pas, les rescapés encore vivants aujourd’hui veulent faire un musée du plus célèbre d’entre eux, Belene, situé sur l’île du même nom.
Si le nombre de morts exact n'est pas connu, on sait par les témoignages des anciens détenus que ce sont des centaines, voire des milliers, qui sont morts sur l'île.
(REUTERS/Stoyan Nenov)
ces camps de travail proposent de «rééduquer» les «ennemis du peuple» ou les «éléments antisociaux» dans l'esprit des valeurs de la morale communiste. Mais le plus souvent, ce sont de simples citoyens dénoncés pour leurs origines bourgeoises ou pour des propos hostiles au régime qui y sont envoyés.
(REUTERS/Stoyan Nenov)
fut implanté dans la partie ouest de l'île de Belene. Un véritable camp de concentration qui pouvait accueillir 3.000 détenus. Ouvert en 1949, il fut fermé en 1962, devenant officiellement une prison ordinaire pour détenus de droit commun. Mais le lieu a continué d’être utilisé comme un centre de détention pour prisonniers politiques jusqu'à la chute du régime communiste.
(REUTERS/Stoyan Nenov)
Elle était éloignée des zones habitées, isolée du reste de la Bulgarie, située au milieu du Danube à un endroit où les courants sont particulièrement forts, sur la rive Nord, à côté de la Roumanie, un pays ami également communiste.
(REUTERS/Stoyan Nenov)
formé par une cinquantaine de survivants de ce camp veulent ressusciter le souvenir du site. «L'idée est de créer un musée comme à Buchenwald et dans d'autres camps nazis», auquel ce camp peut être comparé, explique Vladimir Gerassimov, un des membres du comité. «Les baraques doivent être reconstituées. Nous sommes en train de rassembler des objets ayant appartenu aux détenus, des lettres, des témoignages» précise-t-il. (AFP PHOTO / DIMITAR DILKOFF)
fils du leader d'un parti interdit à l’époque est lui aussi un ancien détenu. Arrivé dans cet «enfer vert» dans un wagon à bestiaux en 1959, il témoigne: «Faim, coups et travail épuisant, c'était notre vie au camp… A l'arrivée sur l'île, on nous a poussés dans les marécages pour nous tabasser.» Humidité, punaises, moustiques étaient leur lot quotidien. «Les gardiens nous appelaient vermine… Ils s'amusaient à tirer sur nous à la moindre occasion. La rééducation consistait à nous administrer des raclées régulières, à coups de bâton ou de fouet. Les blessures non soignées pourrissaient. Certains se pendaient de désespoir», raconte-t-il.
(REUTERS/Stoyan Nenov)
sur des planches en bois à trois niveaux où chacun disposait de 50 cm environ», se souvient un détenu de 82 ans. Et un autre octogénaire se souvient, lui, que le camp disposait d'un chœur. «Entourés de barbelés et de gardes armés, nous avions droit à la chanson soviétique : ‘’Mon pays est large (...), on y respire librement’’», dit-il amer. Dans le camp, flotte une banderole sur laquelle on peut lire : «Si l'ennemi ne se livre pas, on le détruit», une pensée de Félix Dzerdjinski, l’un des fondateurs des camps soviétiques. Les détenus recevaient entre 380 et 560 grammes de pain par jour en fonction du travail effectué dans les champs ou à la construction de digues. Et de la soupe maigre.
(REUTERS/Stoyan Nenov)
Dans cette réserve naturelle où la nature luxuriante a repris ses droits, vivent 140 espèces d'oiseaux dont des pélicans. Rien où presque ne rappelle plus l’enfer qu’ont pu vivre ici des centaines d’hommes et de femmes. «L'île est jolie, je ne l'avais pas remarqué!», ironise un ancien détenu. (AFP PHOTO / DIMITAR DILKOFF)
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