Avant un vote crucial, Berlusconi appelé à démissionner par son principal allié
Lâché par la Ligue du Nord, son principal soutien, le président du Conseil italien joue son avenir politique à la Chambre des députés.
Silvio Berlusconi joue son avenir politique. Critiqué par ses homologues européens, placé sous la surveillance du Fonds monétaire international (FMI) et appelé à démissionner par son principal allié, la Ligue du Nord, le président du Conseil italien affronte, mardi 8 novembre, un vote décisif à la Chambre des députés.
• Une majorité fragile dans l'hémicycle
A 15h30 (heure de Paris), les députés italiens sont appelés à voter les comptes publics de l'Etat pour l'année 2010. Alors que l'Italie menace à son tour d'être frappée par la crise de la dette, ce vote est crucial pour le gouvernement, à tel point que le ministre des Finances, Giulio Tremonti, a annulé une réunion à Bruxelles pour regagner Rome. "Si nous avons la majorité, nous continuons, sinon, il y aura des élections", a indiqué lundi Gianfranco Rotondi, le ministre de l'Actualisation du programme de gouvernement.
Après les défections enregistrées ces derniers jours, la possible mise en minorité de Silvio Berlusconi se précise. Cinq députés de son propre parti, le Peuple de la liberté (PDL), ont annoncé mardi qu'ils ne prendraient pas part au vote. Mais le "Cavaliere" pourrait bénéficier d'un court répit : les principaux partis de l'opposition ont annoncé le même jour qu'ils allaient s'abstenir pour ne pas empêcher la validation des comptes 2010. Ce ne serait cependant que partie remise : un vote de confiance est prévu au Sénat à la mi-novembre, et l'opposition pourrait déposer dans les prochains jours une motion de censure contre le chef du gouvernement.
• La Ligue du Nord demande sa démission
Ces derniers mois, cette formation populiste s'est vivement opposée aux mesures de réduction du déficit demandées par les partenaires européens de l'Italie. Sur le recul de l'âge de départ à la retraite à 67 ans, les deux partis se sont livré à un véritable bras de fer, avant de finalement tomber d'accord le 26 octobre. Selon la presse italienne, la Ligue du Nord aurait cédé contre la promesse de la démission de Silvio Berlusconi début 2012 et l'organisation de nouvelles élections législatives en mars.
Ce week-end, les dirigeants de la Ligue du Nord ont remis la pression sur le chef du gouvernement. Roberto Maroni, ministre de l'Intérieur et chef de file des "rénovateurs" du parti, lui aurait lancé dimanche : "C'est terminé, inutile de t'accrocher", rapporte le quotidien Le Monde. Le même jour, dans une émission télévisée, il a estimé que "la majorité n'exist[ait] plus". En 1995, c'est cette même Ligue du Nord qui avait fait tomber le premier gouvernement de Silvio Berlusconi, en lui retirant son soutien.
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