Angela Merkel "mal venue" à Athènes
Rassurer le peuple grec à tout prix, éviter l'embrasement :
la première visite d'Angela Merkel à Athènes depuis le début de la crise était symbolique,
mais nécessaire. D'abord pour garantir à la Grèce le soutien de Berlin, premier
bailleur de fonds européen, pour traverser l'austérité. Ensuite pour écarter le
spectre d'une sortie de la zone euro, préjudiciable pour les deux pays. Et, surtout,
pour dissiper le malaise d'un supposé impérialisme rhénan.
"L'effort difficile en vaut la peine"
La chancelière ne s'est
pas économisée : aux cotés d'Antonis Samaras, le premier ministre grec, elle
a salué les "efforts " et les "progrès accomplis " par la
Grèce, tout en souhaitant que le pays "reste dans l'euro ",
convaincue que "l'effort difficile en vaut la peine ". Mais, aussi, que "le gouvernement devait mener à
bien des réformes de restrictions budgétaires essentielles ", "un
effort qui devrait aller jusqu'au bout parce que sinon cela rendrait les
circonstances encore plus dramatiques plus tard ".
50.000 manifestants
Entende qui pourra : les messages d'apaisement de
Berlin et les 6.000 policiers grecs déployés à travers Athènes n'ont pas suffi
à apaiser la tension, palpable ce midi dans la capitale. "Merkel dehors, la Grèce n'est pas une
colonie ", "Mal venue ", "Dehors les impérialistes ",
"Non au 4ème Reich " : ils étaient nombreux, au moins 50.000, à
avoir répondu à l'appel des syndicats, du principal parti d'opposition de
gauche radicale, le Syriza et des formations de droite nationaliste... Ici, des
svastika, qui, par là, surplombent les photos de la chancelière allemande et
des trois derniers Premiers ministres grecs. Ailleurs, un groupe décidé à
abattre une barrière, fragile rempart entre eux, leur colère et le Parlement :
gaz irritants, la police les repousse. Un peu à l'écart, une demi-douzaine d'hommes
paradent dans un pick-up noir, déguisés en officiers SS.
Personne ne survivra à l'austérité
Pour Vana Korneou, propriétaire d'un magasin de sacs de
marque allemande, cette visite "jette de l'huile sur le feu ". Pour
lui, il est "tout à fait impossible " que les nouvelles mesures
d'austérité en discussion entre le gouvernement et la troïka des
créanciers soient appliquées. Même, à l'entendre, "personne n'y
survivrait ".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.