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Anders Breivik est-il dément ?

L'avocat d'Anders Breivik a estimé que son client, qui a reconnu être l'auteur du massacre en Norvège, mais plaide non coupable, est frappé de démence. Il demande qu'il subisse des examens médicaux avant de se lancer dans une procédure judiciaire. Et qu'il soit considéré comme irresponsable.
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Actualisé ce mercredi à 8h00, avec la découverte d'explosifs dans la ferme du tueur

C'était “cruel”, mais “nécessaire”. C'est ainsi qu'Anders Breivik définit le massacre qu'il reconnaît avoir commis, vendredi, en Norvège. Il le reconnaît, mais plaide non coupable. Une contradiction que son avocat explique par la démence.

Anders Breivik “déteste tous ceux qui croient en la démocratie” et “considère qu'une guerre est en cours”, explique Geir Lippestad. Pour lui, ces déclarations, les écrits et le passé du jeune homme montrent clairement qu'il est frappé de démence. Par conséquent, “il doit (d'abord) subir des examens médicaux”. Façon de suggérer sans doute que son client ne peut pas relever de la justice de “M. Toutlemonde”, mais que la procédure doit prendre en compte son état mental supposé, et qu'il devrait être considéré comme irresponsable.

La justice norvégienne l'entendra-t-elle de cette oreille ? Rien n'est moins sûr, car la préparation minutieuse des attentats de vendredi démontre au contraire qu'Anders Breivik sait avoir le sens des réalités. Par ailleurs, les témoignages montrent un tueur froid, sans signe d'émotivité. Le fait même qu'il reconnaisse son acte comme “cruel”, et qu'il ait assez de réalisme pour être surpris d'avoir été jusqu'au bout sans être tué, laisse entendre qu'il en comprend bien la nature. Ce qu'il ne semble pas voir, c'est son caractère inacceptable. L'appréciation risque donc d'être complexe pour les psychiatres.

Par ailleurs, il n'est pas certain non plus qu'Anders Breivik lui-même soit sur la même longueur d'onde que son avocat. Le jeune homme a exprimé clairement son souhait de faire de son procès une tribune politique. Et pour, de son point de vue, se faire l'effet d'être crédible, il préfèrera sans doute être considéré comme sain d'esprit.

En attendant, la police norvégienne va de découverte en découverte sur la préméditation de son acte. Elle a annoncé hier soir avoir trouvé et détruit des stocks d'explosifs dans la ferme qu'il louait pour officiellement y cultiver des légumes.

Grégoire Lecalot, avec agences

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